Page 223 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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2i& DOGME DE LA HAUTE MAGIE;
preuve de prudence ou de politique; les blessures
faites à l'opinion sont mortelles pour les hommes
d'État. On peut se rappeler encore la fin préma-
turée et violente de plusieurs hommes illustres,
qu'il ne convient pas de nommer ici.
Les flétrissures devant l'opinion peuvent être de
grandes injustices, mais elles n'en sont pas moins
toujours des raisons d'insuccès, et souvent des
arrêts de mort.
En revanche, les injustices faites à un seul
homme peuvent et doivent, si on ne les répare pas,
causerla perte de tout un peuple ou dé toute une
société c'est ce qu'on appelle le cri du sang, car
au fond de toute injustice il y a le germe d'un
homicide.
C'est à cause de ces lois terribles de solidarité
que le christianisme recommande tant le pardon
des injures et la réconciliation. Celui qui meurt
sans pardonner se jette dans l'éternité armé d'un
poignard, et se dévoue aux horreurs d'un meurtre
éternel.
C'est une tradition et une croyance invincible
parmi le peuple que celle de TetBcacitédes béné-
dictions ou desmalédictions paternelles ou mater-
nelles.Eneffet, plus lés liens qui unissent deux per-