Page 219 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
P. 219
210 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
n y a deux sortes de réalisations, la vraie et la
fantastique. La première est le secret exclusif des
magiciens, l'autre appartient aux enchanteurs et
aux sorciers.
Les mythologies sontdes réalisations fantastiques
du dogme religieux; les superstitions sont le sorti-
lége de la fausse piété mais tes mythologies même
et les superstitions sont plus efficacessur la volonté
humaine qu'une philosophie purement spéculative
et exclusive de toute pratique. C'est pour cela que
saint Paul oppose les conquêtes de la folie de la
Croixà l'inertie de la sagesse humaine. La religion
réalise la philosophie en l'adaptant aux faiblesses
du vulgaire telle est pour les cabalistes la raison
secrète et l'explication occulte des dogmes de l'in-
carnation et de la rédemption.
Les pensées qui ne se traduisent pas en paroles.
soutdes pensées perdues pour l'humanité; les pa-
roles qui ne sont pas confirmées par des actes sont
des paroles oiseuses, et il n'y a pas loin de la parole
oiseuse au mensonge.
C'est la pensée formulée par des paroles et con-
nrmée par des actes qui constitue la bonne œuvre
ou le crime. Donc, soiten vice, soit en vertu, il n'y
a pas de parole dont on ne soit-responsable; il n'y