Page 221 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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212       DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
                      punément  la  réprobation  de  personne.  Avant de
                     s'opposer  à une force ou à un  courant,  il faut bien
                     s'assurer si l'on  possède  la force ou si l'on est
                     porté par  le courant  contraire;  autrement on sera
                     écrasé ou  foudroyé,  et  beaucoup  de morts subites
                     n'ont  pas  d'autres causes. Les morts terribles de
                     Nadab et  Abiu, d'Osa,  d'Ananie et de  Saphire,
                     furent causées  par  les courants  électriques  des
                     croyances qu'ils outrageaient;  les tourments des
                     ursùlines de  Loudun,  des  religieuses  de Louviers
                     et des convulsionnaires du  jansénisme,  avaient
                     le même  principe  et  s'expliquent par  les mêmes
                     lois naturelles occultes. Si Urbain Grandier n'eût

                     pas  été  supplicié,  il fût arrivé dedeux choses  l'une,
                     ou  que les religieuses possédées  seraient mortes
                     dans d'affreuses  convulsions,  ou  que les phénomè-
                     nes de frénésie  diabolique  eussent  gagné,  en se

                     multipliant,  tant de volontés et tant de force, que
                    Grandier, malgré  sa science et sa  raison,  eût été
                    halluciné lui-même au point  de secalomniercomme
                     avait fait le malheureux  Gaufridy,  ou fût mort
                    tout à  coup,  avec toutes les circonstances  effrayan-
                    tes d'un  empoisonnement  ou d'une  vengeance  di-
                    vine.
                       La malheureux poëteGilbertfut,  au  xvm'siecte,
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