Page 299 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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~90        DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
                       Grandier était libertin  par indévotion, et  peut-
                     être  déjà par scepticisme;  Girard avait été  dépravé
                     et  dépravateur par enthousiasme, par  suite des
                     égarements  de l'ascétisme et des  aveuglements  de
                     la foi.
                       Nous  donnerons,  au  quinzième chapitre  de notre
                     Rituel, toutes les évocations  diaboliques  et les  pra-
                     tiques  de la  magie noire, non  pour qu'on  s'en
                     serve,  mais  pour qu'on  les  connaisse, qu'on  les
                     juge,  et  qu'on  se  préserve  à  jamais  de semblables
                     aberrations.
                       M. Eudes de  Mirville,  dont le livre sur les tables
                     tournantes a fait dernièrement assez de  bruit, peut
                     être à la fois content et mécontent de la sôlution

                     que  nous donnons ici aux  problèmes  de !a  magie
                     noire. En  effet,  nous soutenons comme lui la réa-
                     lité et le merveilleux des  effets,  nous leur  assignons
                     comme lui  pour  cause l'ancien  serpent,  le  prince
                     occulte de ce  monde  mais nous ne sommes  pas
                     d'accord sur la nature de cet  agent aveugle, qui
                     est en même  temps,  mais sous des directions diffé-
                     rentes,  l'instrument de tout bien et de tout mal,
                      le serviteurdes  prophètes  et  l'inspirateur  des pytho-
                      nisses. En un  mot, le diable, pour nous,  c'est la
                      force mise  pour  un  temps  au service de  l'erreur,
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