Page 294 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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r,
LES TRANSMUTATIONS. 285uti
sion, soit parl'amour. J'ai connu une jeune femme
à laquelle sesparentsinspiraient unegrande terreur,
et qui se livra tout a coup elle-même enversune per-
sonneinoffensiveaux actesqu'elle redoutaitde leur
part. J'en ai connu une autre qui, après avoir pris
part à une évocationoù il s'agissait d'une femme cou-
pable et tourmentée dans l'autre monde pour cer-
tains actes excentriques, imita sans aucune raison
les actes de la femme morte. C'est à cette puis-
sance occulte qu'il faut attribuer l'influence redou-
table de la malédiction des parents, redoutée chez
tous les peuples de la terre, et le danger véri-
table des opérations magiques lorsqu'on n'est pas
parvenu à l'isolement des vrais adeptes.
Cette vertu detransmutation sidérale, qui existe
réellement dans l'amour, explique les prodiges
allégoriques de la baguette de Circé. Apulée parle
d'une Thessalienne qui se transformait en oiseau;
il se fit aimer par la servante de cette femme pour
surprendre les secrets de sa maîtresse, et n'arriva
qu'à se changer en âne. Cette allégorie explique
les mystères les plus cachés de l'amour. Les caba-
listes disent encore que, lorsqu'on aime une femme
élémentaire, soit ondine, soit sylphide, soit gno-
mide, on l'immortalise avecsoi ou l'on meurt avec