Page 291 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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282        DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
                     Mes inventent  peu  et sont  plagiaires  les uns des
                     autres.  Le procès  de Gaufridi et de  Magdeleine  de
                     la Palud  porte  un caractère  plus étrange.  Ici ce
                     sont tes victimes  qui  s'accusent elles-mêmes. Gau-
                     fridi se reconnaît  coupable  d'avoir ôté à  plusieurs

                     femmes, par  un  simple  soume dans les  narines,
                     la liberté dese défendre contre tes séductions. Une
                     jeune  et belle  fille, de  famille  noble, insuméepar
                     lui, raconte, dans tes  plus grands  détails, des scè-
                     nes où la lubricité le  dispute  au monstrueux et au
                     grotesque.  Telles sont tes hallucinations ordinaires
                     de la fausse  mysticité  et du célibat mal conservé.
                     Gaufridi et sa maîtresse étaient obsédés  par  leurs
                    chimères  réciproques,  et la tête del'un reflétait les
                    cauchemars de l'autre. Le  marquis  de Sade lui-
                    même n'a-t-il  pas  été  contagieux pour  certaines
                    natures débilitées et malades? 2
                      Le scandaleux  procès du père  Girard est une
                    nouvelle  preuve  des délires du  mysticisme et des

                    singulières névralgies qu'il peut  entraîner à sa
                    suite. Les évanouissements de la  Cadière,  ses

                    extases,  ses  stigmates,  tout cela était aussi réel
                    que  la débauche insensée et  peut-être  involontaire
                    de son directeur. Elle l'accusa  lorsqu'il  voulut se
                    retirer d'elle, et la conversion de cette fille fut une
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