Page 332 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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encore; au moyen âge comme dans le monde
antique, les associations magiques ont souvent fou-
droyé ou fait lentement périr les révélateurs ou
les profanateurs des mystères, et, quand le glaive
magiquedevait s'abstenir de frapper, quand l'effu-
sion du sang était à craindre, l'aqùa ToSana, les
bouquets aromatisés, les chemises de Nessus, et
d'autres instruments de-mort plus inconnus et plus
étranges, servaient à exécuter tôt ou tard la terrible
sentence des francs -juges.
Nous avons dit qu'il existe en magie un grand
et indicible arcane, qu'on ne se communique
jamais entre adeptes, et qu'il faut empêcher sur-
tout les profanes de deviner; quiconque autrefois
révélait ou faisait trouver aux autres par d'impru-
dentes révélations la clef de cet arcane suprême
était immédiatement condamné à mort et forcé
souvent lui-même, d'être l'exécuteur de la sen-
tence.
Le fameux dîner prophétique de Cazotte, écrit
par Labarpe, n'a pas encore été compris; et
Laharpe, en le racontant, a cédé au désir assez
naturel d'émerveiller ses lecteurs en amplifiant les
détails. Tous les hommes présents à ce diuer, à
l'exception de Laharpe, étaient des initiés et des