Page 334 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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LES PHILTRES ET LES SORTS. 325
traditions plus anciennes, firent une opposition ter-
rible par des moyens analogues à ceux de leurs
adversaires: ils rendirent la pratique du grand
arcane impossible en démasquant la théorie. La
foule ne comprit rien, mais elle se défia de tous,
et retomba, par découragement, plus bas qu'on
n'avait voulu l'élever. Le grand arcane resta plus
inconnu quejamais; seulement les adeptes, neutra-
lisés les uns par les autres, n'en purent exercer la
puissance ni pour dominer les autres, ni pour se
délivrer eux-mêmes; ils se condamnèrent donc
mutuellement comme destraîtres et se vouèrent les
uns les autres à l'exil, au suicide, au poignard et à
l'échafaud.
On me demandera peut-être si des dangers aussi
terribles menacent encore de nos jours, soit les
intrus du sanctuaire occulte, soit les révélateurs de
l'arcane. Pourquoi répondrais-je à l'incrédulité des
curieux? Si je m'expose à une mort violente pour les
instruire, ilsne mesauveront certainement pas; s'ils
ont peur pour eux-mêmes, qu'ils s'abstiennent de
toute recherche imprudente: voilà tout ce que je
puis leur dire. 0
Revenous à la magie empoisonneuse.
Alexandre Dumas, dans son roman de Monte-