Page 339 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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330 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
que les vices, ils empoisonnaient à leur tour ceux
qui étaient assez faibles pour les redouter, et
se vengaientsurla beauté et sur la jeunesse de
leur vieillesse maudite et de leur impardonnable
laideur.
L'opération seule de ces mauvaises oeuvres et
l'accomplissement de ces hideux mystères consti-
tuaient et confirmaient ce qu'on appelait alors le
pacte avec le mauvais esprit. Il est certain que
l'opérateur devait appartenir au mal corps et âme,
et qu'il méritait à juste titre la réprobation uni-
verselle et irrévocable exprimée par l'allégorie de
l'enfer. Que des âmes humaines soient descendues
à ce degré de méchanceté et de démence, cela doit
nous étonner et nous affliger sans doute; mais ne
faut-il pas une profondeur pour base à la hauteur
des plus sublimes vertus, et l'abîme des enfers ne
démontre-t-il pas par antithèse l'élévation et la
grandeur infinie du ciel?
Dans le Nord, où les instincts sont plus compri-
més et plus vivaces, en Italie, où les passions sont
plus expansives et plus ardentes, on redoute en-
core les sorts et le mauvais œil à Naples, on ne
brave pas impunément la jettatura, et l'on recon-
naît mêmeà certains signes extérieurs les êtres