Page 341 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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332        DOGME DE LA HAUTE MAGIE.

                    lumière du  flambeau,  n'était-ce  pas  une manière
                    ingénieuse d'enseigner  la vraie connaissance de
                    soi-même, qui  ne saurait exister avec les lumières
                    factices et les  préjugés  des  systèmes?  Il en est de
                    même de tous les autres  préceptes  de.  Pythagore,
                    qui,  comme on le  sait, ont été suivis à la lettre
                    par  une foulede  disciplesimbéciles,  au  point que,
                    parmi  les observances  superstitieuses  de nos  pro-
                    vinces,  il en est un assez  grand  nombre  qui
                    remontent évidemment à  l'inintelligence primitive
                    des  symboles de  Pythagore.
                      Superstition  vient d'un mot latin  qui signifie
                    survivre. C'est le  signe qui  survit à la  pensée
                    c'est le cadavred'une pratique religieuse.  La  super-
                    stition est à l'initiation ce  que  l'idée du diable est
                    à celle de Dieu. C'est-en ce sens  que  le culte des
                    images  est défendu et  que  le  dogme  le  plus  saint
                    dans sa  conception première peut  devenir  super-
                    stitieux et  impie lorsqu'on  en a  perdu l'inspiration
                    et  l'esprit.  C'est alors  que  la  religion, toujours  une
                    comme la raison  suprême, change  de vêtements
                    et abandonne les anciens rites à la  cupidité  et à la
                    fourberie des  prêtres déchus, métamorphosés, par
                    leur méchanceté et leur  ignorance,  en charlatans
                    et en  jongleurs.
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