Page 36 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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plus son chef avait d'autorité, plus le peuple fran-
çaisëtait libre.
Ce qui a rendu si affreuse l'agonie de Napoléon,
ce n'était pas le regret du passé, on ne regrette pas
la gloire qui ne saurait mourir; mais c'était l'é-
pouvante d'emporter avec lui l'avenir du monde.
«Oh!cen'est pasla. mort, murmurait-il, c'est la vie
qui me tue! » Puis, portant la main à sa poitrine
« Ils ont enfoncélà un couteaude boucheret ils ont
brisé le fer dans la plaie » M
Puis un moment après, à cet instant suprême
où la vie échappe, et où l'homme, illuminé déjà
intérieurement de la lumièred'un autre monde, a
besoin de laisser son dernier mot aux vivants
comme un enseignement et un héritage, Napoléon
répéta deux foisces paroles énigmatiques n La tête
decannée HEtait-ce un dernier défi jeté au fan-
tôme de Pierre le Grand, un cri suprême de dés-
espoir ou une prophétie desdestinéesde la France?
L'humanité tout entière apparaissait-elle alors à
l'empereur harmonieuse et disciplinée, marchant
à la conquête du progrès, et voulait-il résumer d'un
seul mot le problème des temps modernes qui doit
être prochainement résolu entre la Russie et la
LA TÊTE DE L'ABMËE I