Page 31 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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DISCOURS PRLUMtNAiRË. 23
formait en usurpateurs presque tous les maîtres
du monde et livrait l'univers politique à l'athéisme
ou au fétichisme des partis, un seul peuple, con-
servateur des doctrines d'unité et d'autorité, était
devenu le peuple de Dieu en politique. Aussi, ce
peuple s'agrandissait-il dans sa force d'une ma-
nière formidable, inspiré d'une pensée qui pouvait
se transformer en VERBE, c'est-à-dire en parole
d'action ce peuple c'était la race vigoureuse des
Slaves, et cette pensée, c'était celle de Pierre le
Grand.
Donner une réalisation humaine'à l'empire uni-
versel et spirituel' du Messie, donner au christia-
nisme son accomplissement temporel, en unissant
tous les peuples en un seul corps, tel devait être
désormais le rêve du génie politique transformé
par l'idée chrétienne en génie social. Mais où
serait la tête de ce colossal empire ? Rome avait
eu à ce sujet sa pensée, Pierre le Grand avait la
sienne, et Napoléon seul pouvait en concevoir une
autre.
La fortune des descendants de Pierre trouvait
en eC'età cette époque une digue infranchissable
dans les ruines du sanctuaire des papes, ruines
vivantes où semblait dormir le catholicisme im-