Page 365 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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LA DIVINATION. 355
stant d'autres fois elle demande des mois et des
années. Mais, pour réussir dans le grand œuvre,
il faut être divinus, ou devin, dans le sens caba-
listique du mot, et il est indispensable d'avoir
renoncé, pour son intérêt personnel, à t'avantage
des richesses, dont on devient ainsi le dispensateur.
Raymond Lulle enrichissait des souverains, semait
l'Europe de sesfondations et restait pauvre Nico-
las Flamel, qui est bien mort, quoi qu'en dise sa
légende, n'a trou.véle grand œuvre qu'après être
parvenu par l'ascétisme à un détachement complet
des richesses. Il fut initié par l'intelligence qu'il
eut soudainement du livre d'cA Mezareph, écrit
en hébreu, par le cabaliste Abraham, le même peut-
a
être qui rédigé le Sepher Jésirah. Or cette intel-
ligence fut, chez Flamel, une intuition méritée ou
plutôt rendue possiblepar les préparations person-
nelles de l'adepte. Je crois en avoir dit assez.
La divination est donc une intuition, et la clef
de cette intuition est le dogme universel et magique
des analogies. C'est par les analogies que le mage
interprète les songes, comme nous voyons dans la
Bible que le patriarche Joseph le faisait autrefois
en Egypte car les analogies dans les reflets de la
lumière astrale sont rigoureuses commeles nuances