Page 69 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 61
déposé à ses pieds son bâton de voyage, et par le
sphinx qui étendra ses ailes et aura les yeux bril-
lants d'espérance comme s'il allait prendre un nou-
vel essor et se transfigurer!
Et le sphinx répondra à la question de la croix
en disant Dieu est celui qui triomphe du mal par
l'épreuve de ses enfants, celui qui permet la dou-
leur, parce qu'il en possède en lui le remède éter-
nel Dieu est celui qui est, et devant qui le mal
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n'est pas.
Et la croix répondra à l'énigme du sphinx
L'homme est le fils de Dieu qui s'immortalise en
mourant, et qui s'affranchit, par un amour intelli-
gent et victorieux, du tempset dela mort; l'homme
est celui qui doit aimer pour vivre, et qui ne peut
aimer sans être libre; l'homme est le fils de Dieu
et de la Liberté!1
Résumons ici notre pensée. L'homme, sorti des
mains de Dieu, est esclave de sesbesoins et de son
ignorance; il doit s'affranchir par l'étude et le
travail. La toute-puissance relative de la volonté,
connrmée par le Verbe, rend seule les hommes
vraiment libres, et c'est à la science des anciens
magesqu'il faut demander les secrets de l'émanci-
pation et des forces vives de la volonté.