Page 74 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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66 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
aimaient devenaient des Stryges, leurs enfants dis-
paraissaient dans leurs conventicules nocturnes, et
l'on parlait tout bas en frissonnant de sanglantes
orgies et d'abominables festins. On avait trouvé
des ossements dans les souterrains des anciens
temples, on avait entendu des hurlements pendant
la nuit; les moissons dépérissaient et les troupeaux
devenaient languissants quand le magicien avait
passé. Des maladies qui.déSaient l'art de la méde-
cine faisaient parfois leur apparition dans lemonde,
et c'était toujours, disait-on, sous les regards veni-
meux des adeptes. Enfin, un cri universel de
réprobation s'éleva contre la magie, dont le nom
seul devint un crime, et la haine du vulgaire se
formula par cet arrêt « Les magiciens au feu a
comme on avait dit quelques siècles plus tôt «Les
chrétiens aux lions! »
Or, la multitude ne conspire jamais que contre
les puissances réelles elle n'a pas la science de
ce qui est vrai, mais elle a l'instinct de ce qui i
est fort.
Il était réservé au xviu* siècle de rire à la fois
des chrétiens et de la magie, tout en s'engouant
des homélies de Jean-Jacques et des prestiges
de Cagliostro.