Page 75 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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INTRODUCTION. 67
Cependant, au fond de la magie il a la science,
y
comme au fond du christianisme il a
y l'amour; et,
dans les symboles évangëiiques, nous voyons le
Verbe incarné adoré dans son enfance trois
par
mages que conduit une étoile (le ternaire et le
signe du microcosme), et recevant d'eux l'or, l'en-
cens et la myrrhe autre ternaire mystérieux sous
l'emblème duquel sont contenus allégoriquement
les plus hauts secrets de la cabale.
Le christianisme ne devait donc pas sa haine à
la magie; mais l'ignorance humaine a toujours
peur de l'inconnu. La science fut obligée de se
cacher pour se dérober aux agressions passionnées
d'un amour aveugle elle s'enveloppa dans de nou-
veaux hiéroglyphes, dissimula ses efforts, déguisa
ses espérances. Alorsfut créé )e jargon de l'alchi-
mie, continuelle déception pour le vulgaire altéré
d'or et langue vivante seulement pour les vrais
disciples d'Hermès.
Chose singulière il existe parmi les livres
sacrés des chrétiens deux ouvrages que l'Eglise
infaillible n'a pas la prétention de comprendre et
n'essaye jamais d'expliquer la prophétie d'Ezé-
chiel et l'Apocalypse deuxclavicules cabalistiques
réservées sans doute dans le ciel aux commen-