Page 79 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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INTRODUCTION. 71
pices d'Ammonius Saccas et de Platon. Le dogme
d'Hermès se trouve presque tout entier dans les
écrits attribués à Denis l'Aréopagite. Synésius
trace le plan d'un traité des songes, qui devait
plus tard être commenté par Cardan, et composé
d'hymnes qui pourraient servir à la liturgie de
l'église de Swedenborg, si une église d'illuminés
pouvait avoir une liturgie. C'est aussi à cette épo-
que d'abstractions ardentes et de logomachies pas-
sionnées qu'il faut rattacher le règne philosophi-
que de.Julien, nommé l'Apostat, parce que, dans
sa jeunesse, il avait fait, à contre-coeur, profession
du christianisme. Tout le monde sait que Julien
eut le tort d'être un héros de Plutarque hors de
et sil'on le Don Qui-
saison, fut, peut parler ainsi,
chotte de la chevalerie romaine mais ce que tout
le monde ne sait pas, c'est que Julien était'un illu-
miné et un initié de premier ordre; c'est qu'il
croyait à l'unité de Dieuet au dogme universel de
la Trinité; c'est en un mot, qu'il ne regrettait du
vieux monde que ses magnifiques symboles et ses
trop gracieuses images. Julien n'était pas un païen,
c'était un gnostique entiché des allégories du poly-
théisme grec et qui avait le malheur de trouver le
nom de Jésus-Christ moins sonore que celui d'Or-