Page 84 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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76 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
mort », avait dit Dieu lui-même, comme nous le
voyons dans le livre de la Genèse.
Que se passe-t-il donc dans le monde, et pour-
quoi les prêtres et les rois ont-ils frémi ? Quel pou-
voir secret menace les tiares et les couronnes?
Voilà quelques fous qui courent de pays en pays,
et qui cachent, disent-ils, la pierre philosophale
sous les haillons de leur misère. Ils peuvent chan-
ger la terre en or, et ils manquent d'asile et de
pam Leur front est ceint d'une auréole de gloire
et d'un reflet d'ignominie L'un a trouvé lascience
universelle, et nesait comment mourir pour échap-
per aux tortures de son triomphe c'est le Major-
Lulle. L'autre
cain Raymond guérit par des remèdes
fantastiques les maladies imaginaires, et donne
d'avance un démenti formel au proverbe qui con-
state l'inemcacité d'un cautère sur une jambe de
bois c'est le merveilleux Paracelse, toujours ivre
et toujours lucide comme les héros de Rabelais.
Ici, c'est Guillaume Postel, qui écrit naïvement
aux pères du concilede Trente parce qu'il a trouvé
la doctrine absolue, cachée depuis le commence-
ment du monde, et qu'il lui tarde de la leur faire
partager. Le concilene s'inquiète pas même du fou,
ne daigne pas le condamner, et passe à l'examen