Page 80 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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72 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
phée. L'empereur en lui paya pour les goûts de
collége du philosophe et du rhéteur; et après qu'il
se fut donné à lui-même le spectacle et le plaisir
d'expirer comme Épaminondas avec des phrases
de Caton, il eut dans l'opinion publique, déjà
toute chrétienne, des anathèmes pour oraison fu-
nébre et une épithète flétrissante pour dernière
célébrité.
Enjambonsles petites choseset les petits hommes
du Bas-Empire et arrivons au moyen âge. Tenez,
prenez ce livre lisez a la septième page, puis as-
seyez-vous sur le manteau que je vais étendre et
dont nous ramènerons un pan sur nos yeux. La
tête vous tourne, n'est-ce pas, et il voussemble que
la terre fuit sous vos pieds ? Tenez-vous ferme et ne
regardez pas. Le vertige cesse: nous y sommes.
Levez-vous et ouvrez les yeux. mais gardez-vous
bien de faire aucun signe ni de prononcer aucune
parole de christianisme. Noussommes dans un pay-
sage deSalvator Rosa. C'est un désert tourmenté qui
semble se reposer aprèsta tempête. La1 uiiéne paraît
plus au ciel; mais ne voyez-vous pas danser des
petites étoilesdans la bruyère ? N'entendez-vous pas
voler autour de vous des oiseaux gigantesques qui
"Z
sembtenten passantmurmurer des paroles étranges