Page 81 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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Approchons en silence de ce carrefour dans les
rochers. Une rauque et funèbre trompette se fait en-
tendre des torches noires s'allument de tous côtés.
Une assemblée tumultueuse se autour d'un
presse
siège vide; on regarde et l'on attend. Tout à coup
chacun se et l'on murmure Levoilà le
prosterne,
voilà c'est lui Un à tète de bouc arrive en
prince
bondissant; il montesurle trône; il se tourne et
présente à l'assemblée en se baissant une figure
humaine à qui tout le mondevient, cierge noir en
main, donner une salutation et un baiser, puis il
se redresse avec un rire strident et distribue à ses
affidésde l'or, des instructions secrètes, des méde-
cines occultes et des poisons. Pendant ce temps
des feux s'allument, le bois d'aulne et la fougère
y brûlent pêle-mêle avec des ossements humains
et de la graisse de suppliciés. Des druidesses cou-
ronnées d'ache et de verveine sacrifient avec des
faucilles d'or des enfants soustraits au et
baptême
préparent'd'borribles agapes. Les tables sont dres-
sées les hommes masqués se placent auprès
des femmes à demi nues, et l'on commence le
festm des bacchanales; rien n'y manque, excepté
le sel, qui est le symbole de la sagesse et de l'im-
mortalité. Le vin coule à flots; et laisse des taches