Page 119 - Lermina, Jules (1839-1915). Science occulte, magie pratique, révélation des mystères de la vie et de la mort. 1890.
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MAGIE PRATIQUE            105
     était assis un  seigneur  de haute taille,  de belle
     mine, qui pouvait  avoir  quarante  ans : son  visage
     respirait  l'honnêteté  et il avait à ses côtés un
     homme de soixante-dix ans. Je  remarquai que  le
     jeune  roi secoua  plusieurs  fois la tête, tandis  que
     les hommes  qui l'entouraient  frappaient  de la
     main sur les  grands livres  qui  étaient devant eux.
     Je détournai les  yeux  et  je  vis alors, près  de la
     table,  des billots et des bourreaux  qui,  les
     manches retroussées,  coupaient  une tête  après
     l'autre, si bien  que  le  sang commença  à couler
     sur le  plancher.  Dieu m'est  témoin  que j'eus
     plus que peur.  Je  regardai  à mes  pantoufles  si le
     sang  venait  jusque là, mais il n'en était rien.
      Ceux  qu'on décapitait  étaient  pour  la  plupart  des
     jeunes gentilshommes.  Je détournai  les  yeux  et
     je  vis dans un coin un trône  qui  était'  presque
      renversé, et à côté se tenait un homme  qui pa-
      raissait être le  régent.  Il était  âgé  d'environ qua-
      rante ans. Je tremblais et  je  frissonnais  en me
      retirant vers la  porte  et  je  criai : «  Quelle  est la
      voix du  Seigneur que je  dois entendre ? 0  Dieu,
      quand  tout cela doit-il arriver ? » Il ne me fut  pas
      répondu,  mais le  jeune  roi secoua  plusieurs  fois
      la  tête,  tandis  que  les hommes  qui  l'entouraient
      frappaient  plus  durement  sur leurs livres. Je
      criai encore  plus  fort : « 0 Dieu, quand  cela
      doit-il arriver ?  Fais-nous,  ô Dieu,  la  gràGe  de
      nous  dire comment il faudra alors nous com-
     -      » ,   ,
      porter.
        »  Alors,  le  jeune  roi me  répondit  :
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