Page 35 - Lux in Nocte 17
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Elle, Simonetta Vespucci, la nymphe de Sandro Botticelli, venue à Florence pour se marier. Sa
féminité a conquis la ville.
Giuliano Médicis, le frère du célèbre Lorenzo il Magnifico, la nomma "Reine de Beauté" lors du
tournoi du 29 janvier 1475. Sa mort prématurée causée par la tuberculose - un an seulement après
le tournoi, à l'âge de 23 ans - ainsi que la peinture de Botticelli ont fait d’elle une vraie légende.
Peut-être que les paroles avec lesquelles le poète italien Fazio degli Uberti a évoqué sa petite amie,
Aurelia, l’auraient sans doute bien décrite :
« Je regarde la belle bouche amoureuse,
Le front spacieux que ses mèches enferment,
Les petites dents blanches, le nez droit et galbé,
Et les sourcils clairs d'un doux crayonnage. »
Dante Gabriel Rossetti traduit les paroles de Fazio et peint, en 1863, le tableau de la femme
sensuelle et mélancolique, le portrait de la femme aimée… la féminité éternelle…
On prépare le départ. Dans le hall, je regarde le buste de Johann Friedrich Städel. Une plaque
commémorative me rappelle qu'il y a 200 ans, Städel saluait personnellement ses invités et les
guidait à travers sa collection. Je lui souris avec reconnaissance. Il a fait don à la ville d'une
fondation qui abrite également un institut des beaux-arts et une collection sans cesse croissante.
Le dernier don a été fait en 2014 par Mme Dagmar Westberg, nièce d'Oscar Troplowitz,
l'inventeur du ruban adhésif Tesa et de la crème Nivea. A l'occasion de son 100e anniversaire, elle
a fait don à la Fondation Städel du tableau réalisé en 1615 par José de Ribera. Le tableau
représente Saint Jacques l'Ancien.
Les grilles du musée se ferment lentement… Nos pas résonnent dans la froide soirée marquée
par la multitude d'impressions et l’envol de nos rêves… Enfin, il est temps d’entamer une
conversation…
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