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Christine Adamo - Copyright NMS51GC





                               Quand je me suis réveillé, on était arrivé. Toute l'après-midi,

                        on  a  regardé  les  animaux.  C'était  super.  A  Vincennes,  il  y  a  des

                        lions, tout pareil que dans Le-Lion qui me fait pleurer comme livre
                        vu que le lion est tué à la fin et c’est pas juste. En plus la petite fille

                        du  livre  pleure  aussi  et  ça  me  rend  encore  plus  triste  vu  que  je

                        pense à Sarah. Mais à Vincennes, les lions risquent rien. Ils sont
                        méga-beaux avec leurs cheveux roux-noirs en soleil autour de leur

                        figure et de leurs yeux en or. J'adore aussi les panthères avec des

                        taches comme sur les collants de la copine Virginie à maman. La
                        différence, c'est que les panthères ressemblent à des lianes dans la

                        jungle et pas à des boudins chez le charcutier. Il y en a aussi des

                        noires de panthères, comme Bagheera dans Le-Livre-de-la-Jungle.

                        D’ailleurs  si  j'étais  Mowgli,  j'aurais  jamais  laissé  Bagheera  toute
                        seule  vu  qu’il  faut  être  fou  pour  choisir  d’aller  vivre  avec  les

                        hommes quand on peut rester avec les animaux. A Vincennes, il y a

                        aussi des guépards qui courent si vite il paraît, que même les fusées
                        les  rattrapent  pas.  J'ai  demandé  à  maman  si  on  pouvait  pas  en

                        adopter un vu que les guépards sont gentils et doux et moins poilus

                        que mes mygales. Mais maman a pas voulu parce qu’il-ne-tiendra-

                        pas-dans-un-bocal elle a dit.
                               Ça n’empêche. Quand je serai grand et riche en Amérique,

                        j'aurai un parc avec des guépards, des hippopotames qui baillent et

                        dorment  envie  de  dormir,  et  des  éléphants  gros  et  forts  qui  font
                        qu’on a plus peur de rien.

                               A Vincennes, j'ai touché la corne d'un rhinocéros pas super-

                        gros pour son espèce. Même qu’il devait le savoir qu'il était un nain
                        vu  qu'il  avait  les  yeux  pleins  de  poches  de  tristesse  en-dessous,

                        pareil que papa après la mort de Sarah. Pour plus penser à ça, je me





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