Page 5 - extraits portulan bleu 40.indd
P. 5

Car il s’agit bien de folie humaine que de penser contrôler
               la course des planètes, la course du vivant migrateur, et de
               s’approprier les limites des astres pour transgresser les lois
               du Cosmos comme certains ont déjà transgressé les lois de
               gaïa.
               Ces frontières-là ne portent pas le sceau antique du vivant,
               mais de l’ignorance  et de la mort, loin  de l’amour, et
               dénaturent  nos  êtres d’empathie.
               Au commencement exista le Chaos, puis la Terre à la large
               poitrine, demeure toujours sûre de  tous  les Immortels qui
               habitent  le faite  de l'Olympe  neigeux ; ensuite  le sombre
               Tartare, placé sous les abîmes de la Terre immense ; enfin
               l'Amour, le plus beau des dieux,  l'Amour, qui  amollit  les
               âmes, et, s'emparant du cœur de toutes les divinités et de
               tous les hommes, triomphe de leur sage volonté. Extrait de
               La Théogonie d'Hésiode.

               Que sont devenues ces lignes imaginaires aux promesses
               de  voyages extraordinaires,  l’arctique,  l’antarctique,  le
               tropique, le cancer, l’équateur, le capricorne  ?

               Qu’avons nous fait de nos  rêves de  rencontres
               éblouissantes,  de  découvertes  fantastiques, d’échange
               et d’enrichissement  des cœurs et des  esprits, pour une
               planète  d’harmonie d’une complexité  jamais égalée  qui
               dépasse  l’entendement  et suscite l’émerveillement ?


               Pourquoi cet œil de conquête sur ce qui nous dépasse et
               nous nourrit en toute unité  ? Enfant terrible, dernier né
               d’une longue lignée du vivant, notre espèce d’ignorance
               devra  déjà  combattre  ses  propres  démons  assoiffés  de
               peur  qui dressent les frontières imaginaires  de la haine,
               du mépris, de l’ostracisme, avant que de se ressourcer à
               sa véritable nature d’un vivre ensemble dans le respect du
               vivant.
                                           5
   1   2   3   4   5   6   7   8   9   10