Page 13 - regards d'un promeneur à paris
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« Escalier sur la butte »
Il s’appelait Utrillo, une rue porte son nom Mais elles ne viennent plus ces belles ouvrières
Au mitan, un escalier bordé de pente pavée à son testament Montmartre ajoute un codicille :
Les bougnats en peinant y trainaient leur charbon « laissez le vent effacer les images d’hier,
Dans le froid, sous la pluie, ils étaient de corvée gardez la butte aux poètes, à leurs rêves indociles »
A chaque palier, le réverbère, parisienne présence Tu dansais donc, jeune femme ou feu follet
Fait un halo, la nuit, pour le promeneur fatigué Fragile apparition dans mes yeux de poulbot
Le jour il me rappelle tes quelques pas de danse Amoureux transis des belles dames du passé
Esquisses de bonheur par un beau jour d’été Sorties, seulement pour moi, d’une toile d’Utrillo.
Les marches sont nues, pas de pas sur la pierre
les arbres tentent bien en escaladant les grilles
de montrer le chemin aux effrontées lavandières
vers la table du peintre, maison du « Lapin Agile ».
© Erick Gaussens Hillwater - 2023