Page 14 - Bulletin, Vol.81 No.1, May 2022
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Beaucoup d’entre vous trouveront que cette note est bien inutile car ils auront reçu ces
            informations par leur banque ou un journal économique mais, au niveau de l’AAFI, nous
            nous adressons à tous nos membres afin de dissiper un sentiment de frustration qui
            s’ajouterait encore à l’incertitude de la situation économique et sociale actuelle.








                UNE CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LES

             DROITS DES PERSONNES AGEES VERRA-T-ELLE LE

                                                     JOUR ?


                                                                      Par Georges KUTUKDJIAN
                                                                               Président de l’AAFU


                Certes,  rapprocher  « personnes  âgées »  de  « voir  le  jour »  tient  du  choc  des
            métaphores.  Mais,  aucun  autre  instrument  international  sur  les  droits  humains  n’aura
            mis autant de temps… à ne pas déboucher, en dépit des documents produits depuis
            2010. Les Principes des Nations Unies pour les personnes âgées ont été adoptés le 16
            décembre  1991,  suivis  du  Plan d’action de Madrid  en  2002,  de  la  nomination  d’une
            « Experte indépendante chargée de promouvoir l’exercice par les personnes âgées de
            tous  les  droits  de  l’homme »,  d’une  Journée internationale  des personnes âgées (1
                                                                                                        er
            octobre)  et,  plus  récemment,  d’une  Décennie du vieillissement en bonne santé  pour
            2021-2030.
                Les  États  membres  étaient  encouragés  à  intégrer  les  Principes dans  leurs
            programmes  nationaux,  à  savoir :  l’indépendance  des  personnes  âgées  (dont  leur
            autonomie),  leur  participation  à  la  vie  politique,  sociale  et  culturelle,  en  vue  de  les
            intégrer dans la société et de contribuer à leur épanouissement personnel, leur accès
            aux  soins  et  le  respect  de  leur  dignité.  Ces  Principes ont le mérite d’exister, bien
            qu’ayant  un  périmètre  réduit.  Certaines  formulations  surprennent :  par  exemple,
            pourquoi subordonner la reconnaissance des droits et libertés des personnes âgées aux
            soins  qu’elles  recevraient ?  N’ont-elles  de  libertés  que  lorsqu’elles  consentent  à  un
            traitement médical ? Les Principes et le Plan d’action datent. Ils ont été adoptés il y a 30
            et 20 ans. Le rapprochement entre « personnes âgées » et « durée » serait plus logique.
            Mais  « durée »  suppose  une  finitude  et  les  personnes  âgées  ne  peuvent  indéfiniment
            attendre que leurs droits et libertés soient reconnus par une convention internationale
            contraignante.

                En octobre 2021, l’OMS a déclaré que peu d’actions ont été menées pour garantir le
            respect de la dignité et des droits des personnes âgées. Les abus qu’elles subissent,
            qualifiés de « problème de santé publique important », sont définis comme : « Un acte
            unique ou répété, ou l’absence d’action appropriée, survenant dans toute relation où il
            existe une attente de confiance, qui cause du tort ou de  la détresse à une personne



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