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ET PAUVRE DE MOI

             Je ne suis pas concupiscent. Et puis, j’ai le jabot qui jabote
             quand je prononce ce mot. Qu’il est laid ce mot. En fait, il est
             tellement laid et à la fois tellement grossier : con-cul-pisse-an.
             J’en suis choqué. Ce n’est pas comme : bou-gain-vi-llier même
             au regard du pléonasme possible de : bout et vi (gland pour les
             puristes, pas le chêne), je reste sur le qui-vive des mots, à la
             croisée des prononciations, du ton, des variables de voix…

             Mais c’est vrai que je suis amphigourique, c’est pas nouveau et
             j’en prends conscience à qui me le fait savoir. Mais qu’importe,
             je reste comme le soliveau de la charpente mère, entêté, je
             reste   sur   la   position,   et   rien   ne   peut   me   débusquer   mais
             l’hiémal.   J’ai   chaudement   raison   à   mon   égard.   Et   puis   à
             l’homme heureux aucune pression extérieure possible, aucun
             asservissement…

             Il est vrai aussi que je suis hyalin, un livre ouvert mais est-ce
             que   l’on   me   regarde   à   la   bonne   page ?   Et   j’ai   beau   rioter
             devant le monde, la part d’ombre est présente et s’écrit tous
             les jours et je ne voudrais pas être atteint de postéromanie…
             pauvre descendance.

             Et pauvre de moi…
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