Page 110 - test
P. 110

UN MATIN… POSSÉDÉ

        Il est matin. Café, croissants, sucre et tête des mauvais jours,
        je réfléchis à un autre demain possible.

        — Alors mon lapin, à quoi tu penses ?
        — A la clé…
        — Quelle clé ?
        — Des champs…
        — Des champs ?
        — Des champs, oui…
        — Pourquoi faire ?
        — Me vider de toi ?
        — De moi ? Quelle idée saugrenue mon poulet.
        — Une bonne idée, je crois.
        — C’est   le   fait   que   j’ai   perdu   ton   cadeau,   ce   beau   collier
        labradorite…
        — Non, rien à voir, c’est un ensemble aussi vague que précis…
        — T’es vraiment compliqué comme mec, mon chou.
        — Je te regarde, cherche un havre de paix…
        — Suis pas ce havre de paix, ma pêche d’amour, suis ta seule
        voie possible
        — Alors, suis-je perdu ?
        — Qu’est-ce que tu dis mon chat ?
        — Tu me prends vraiment pour un demeuré…
        — Tu peux me faire un dessin, là, mon z'amour à moi ?
        — Le dessin c’est toi et suis bien en peine de le peindre…
        — Le seul pinceau qui m’intéresse, c’est celui-là… ma gueule à
        moi.
        — Je me fais embobiner… une fois encore…
        — Allez, comme on dit chez nous : « mets de l’eau dans ton
        vin ». T’es pas heureux avec moi, mon bel étalon ?
        — Heureux ? Je dois l’être parce que tu es présente, là, sur
        mes genoux.
        — Hummmmm… oui, retrousse-moi…

        Y a des dimanches matins, il faudrait être silencieux dans un
        couple…
   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115