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NE PAS VENDRE LA PEAU D’UNE LETTRE…

J’explose. J’extase. Je danse…
Je suis heureux ! Je viens de trouver la première bouteille à la
mer lancée par une…femme… sur une plage. Si, si, si…

Je vais gagner, gros, très gros ! Je suis actuellement sur l’une
des nombreuses îles… dans le pacifique… l’île de… en fait je
suis d’une humeur à effet étoile de mer…

Enfin bref, après un parcours d’une belle année, non, d’une
année de vraies galères, j’ai gagné le cocotier de tous les
cocotiers depuis… on s’en fout.
J’ai remué une paire d’îles avec un détecteur de verre et…
d’amphores. Je sais cela peut paraître complètement
ahurissant mais ce que vous ne savez pas c’est que je suis
aussi l’inventeur génial de ce détecteur.

En fait, pour être précis dans le flou, c’est dans un lagon… eau
turquoise… et le mystère était là à mes pieds… la fameuse
« bouteille » (un bocal) en verre avec les mots d’une femme
pirate du Vème siècle genre Alvilda en perdition sur cette île
suite à un abordage qui a tourné à son… désavantage.
Je vais devenir riche, et je sabre le champagne, seul mais
heureux. Me voilà bien avancé dans ma soûlerie après une
autre bouteille de whisky, je mets quand même les voiles, la
Lune en cyclope clairvoyant, et d’ici demain soir je serai à
Bora-Bora (Pora Pora pour les puristes). La civilisation
m’attend. Car on a beau dire, la nature c’est bien mais la
civilisation a le meilleur car allez vous faire arracher une dent
dans ce milieu dit paradisiaque aux photographies bien belles
mais dont les autres moments de tourments ne pas font pas
rêver…
Et de tourment voilà le mauvais temps qui se prend à détenir
les signes de mon destin. Mon voilier ne résiste pas et suis
dans l’agitation d’une mer furibarde, je dérive et ma coque de
noix prend une écharde de récif.

Le matin se lève, moi aussi en mal de tête et autres membres.
Je suis devenu par ironie du destin un naufragé sur un atoll.