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POSTÉRIEUR A POSTERIORE RATIONE
Tout est là, devant moi. Et je suis dans l’incapacité de
pratiquer la pratique depuis… en fait, j’en sais strictement rien
et je ne veux pas le savoir…
Si la fessée est une punition elle n’est pas pour moi mais pour
une femme une inconnue, une égarée comme moi entre deux
gares et un hôtel dont le bar avait ce visage vide de bouteilles
pleines de regrets de n’être appréciées à l’alcoolémie de l’oubli
de la solitude par des voyageurs aux privations d’une vie de
rêve et de l’engueulade de l’être aimé.e qui s’inquiète comme
une mère pour ses poussins, et des reproches salutaires qui
nous font exister…
Bref, cette personne s’est prestement déculottée et s’est
positionnée de telle manière à ce que je la fesse. Mais je ne
suis pas un fesseur. Non, non. D’ailleurs, je suis un non-violent,
pas comme mon patron qui est capable de balancer des outils
dans l’atelier et chaud devant…
Je suis tout de même bien embêté au regard de ce fessier de
rondeur et de fermeté… je suis en haut d’une gêne et d’une
inexpérience. On peut s’attendre à tout avec une femme mais
là, c’est bien la première fois que je me retrouve dans une
situation de… fesses dont je ne sais résoudre le désir…
— « fichier » ! dis-je en moi-même car je m’interdis d’être
grossier même avec…moi-même…
Et à ce moment précis j’ai une idée. Une vraie idée. La seule
idée pour solutionner ce moment de vide entre moi et elle.
Cette idée qui va nous unir dans cette chambre d’hôtel au
Champagne triste, au lit défait sans ébat, aux volets clos de
pudeur, aux regards des murs qui chuchotent les fragments de
vies…
J’ai à portée de main un feutre noir, une aubaine, un hasard du
hasard, une circonstance heureuse, bref, je vais réaliser un
dessin sur chaque… fesse. Et pas n’importe lequel. Un
moustique. Un gros moustique. Ainsi je peux à loisir m’envahir
de la situation et occasionner l’occasion d’accomplir le désir de
ma femme du moment…