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L’HOMME OBJET…
Je prends le train pour la première fois. Tu es sur l’autre quai.
Tu me regardes… fixement, presque avec indécence. Je suis ta
honte et ton premier amour… vrai. Tu ne pleures pas l’écume
de nos jours…et la musique de mes mots résonne là, en cet
intérieur secret de femme… encore et encore…
Rome était notre première rencontre. L’illusion du lieu, le
prestige d’aimer. Et voilà le violon des mots qui te flattent les
fibrent amoureuses et je te ressens au frôlement de ma voix,
chavirer sous la houle, mes filets te prendre, te posséder
comme un doux poison, une alchimie qui te transforme en une
adolescente toi la femme d’une belle nature d’avoir enfanté,
d’avoir tant aimé… comme le granuleux du macaron… il te
manquait le…moelleux.
J’étais à la fois ce moelleux et cet indifférent à ton amour
dévorant qui me croquait comme une pomme juteuse qui se
renouvelait chaque jour à ton algorithme de désirs du délicat
au brûlant tu m’avais enchaîné et ma pleine conscience
jouissait de toi et je m’ouvrais à moi petit être de rien tu as fait
de moi un homme d’une autre taille aux ramures plus solides…
Aujourd’hui, nous sommes sur le parallèle d’une fracture, d’un
quai qui nous vomit et nous restitue dénaturé renforcé et
dénudé de Nous… et puis qu’importe notre amour qui n’a été
qu’une vague plus haute que les autres dans nos vies
respectives… et je remarque que tu portes la même jupe que
cette première fois… et je souris, te souris et je te vois sourire
de ton sourire liqueur haut degré de féline prête à me
dévorer… et soupçonne ton désir intense de me rejoindre et de
jouer une nouvelle fois de mes atouts de mâle séducteur,
charmeur, enchanteur… tu me veux voilier sur tes courbes
orgasmiques… tu me veux apprivoisé à tes lignes de conduites
diabolique femelle…
et je m’enfuis à toutes jambes… moi l’homme objet…