Page 37 - OPEX MAGAZINE - DOM TOM N° ANTILLES-GUYANE
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Orpaillage illégal
                           Orpaillage illégal









            Forêts dévastées, rivières détruites, populations menacées et contaminées, l'orpaillage illégal est le
            principal fléau social, sanitaire et environnemental menaçant la Guyane.




                                                                Si l’on retrouve des gisements aurifères sur
                                                                presque tous les continents, l’Amérique du Sud
                                                                figure parmi les plus gros bassins d’extractions
                                                                d’or, avec 20% de la production mondiale envi-
                                                                ron, principalement concentrée dans les Andes
                                                                (Pérou, Équateur, Bolivie), dans le Sud-est du
                                                                bassin amazonien (Minas Gerais et Nord Brésil)
                                                                ainsi que sur le Plateau des Guyanes, réputé
                                                                pour son « mythe de l’Eldorado ». En Amazo-
                                                                nie, l’extraction à petite échelle, informelle ou    Orpaillage illégal
                                                                illégale, est majoritaire. Invariablement, le mer-
                                                                cure est massivement utilisé pour séparer l’or
                                                                du minerai : ainsi, les orpailleurs utilisent en
         moyenne 1,3 kg de mercure pour récupérer 1 kg d’or. Cela revient à dire qu’en offrant un bijou en or d’origine incon-
         nue… vous offrez peut-être son poids en mercure à l’Amazonie et à ses habitants !

         D’OÙ VIENT L’OR QUE L’ON ACHÈTE ?

         Malgré cela, il est aujourd’hui extrêmement difficile,
         hormis pour de rares exceptions, de connaître la prove-
         nance exacte de l’or que l’on achète. Quant à connaître
         les conditions de son extraction, c’est encore plus ex-
         ceptionnel…

         C’est ce que révèle une enquête du WWF « Sur les traces
         de l’or », réalisée en 2011 auprès des acteurs français
         de l’industrie de la bijouterie (fabricants, distributeurs,
         affineurs, etc.), qui avait pour objectif d’évaluer leur
         connaissance sur l’origine de l’or qu'ils achètent et de
         dresser un état des lieux de la traçabilité de l’approvi-
         sionnement aurifère. Fabricants, distributeurs et affineurs ont tous un point commun : ils achètent l’or sans réelle-
         ment pouvoir connaître son origine…mais ils se disent également prêts à agir !

         Ces éléments montrent à quel point la traçabilité de l’or est nécessaire car les ravages de l’exploitation aurifère
         illégale sont très nombreux.

         LA VIE DES CHERCHEURS D'OR
         L’ORPAILLAGE EN GUYANE, CONTEXTE ET ENJEUX

         La Guyane possède une tradition aurifère reconnue. C’est au milieu du 19  siècle que les premiers gisements y ont
                                                                   ème
         été découverts, initiant un premier essor de l’orpaillage qui a drainé une partie significative de la main d’œuvre locale
         et attiré des populations antillaises. De nombreuses localités actuelles (Saül, Mana, Régina, etc.) sont fortement,
         voire entièrement, liées à ces « grandes époques » de l’exploitation aurifère.



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