Page 40 - OPEX MAGAZINE - DOM TOM N° ANTILLES-GUYANE
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Prise d'otages d'Ouvéa
                              Prise d'otages d'Ouvéa











                        La prise d'otages d'Ouvéa, du 22 Avril au
                        5 Mai 1988, est le point culminant d'une
                        succession d'événements violents survenus
        Prise d'otages d'Ouvéa
                        sur l'île d'OUVEA (Nouvelle-Calédonie), et
                        qui ont durablement marqué le territoire






                    LE CONTEXTE EN MÉTROPOLE                        « référendum Pons » d'autodétermination. La question
                    ET EN NOUVELLE-CALÉDONIE                        posée à près de cent cinquante mille habitants de la
                                                                    Grande Terre et des Îles Loyauté (Maré, Lifou et Ouvéa)
                    En avril 1988, après deux ans de cohabitation, la France   est : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède
                    se prépare à l'élection présidentielle qui voit s'affron-
                    ter le Premier ministre Jacques Chirac et le président   à l'indépendance ou demeure au sein de la République
                                                                    française ? ». Pour satisfaire les indépendantistes,
                    de la République François MITTERRAND.
                                                                    une condition d'exception pour voter exige une durée
                                                                    minimum de résidence de trois ans, restriction insuffi-
                                                                    sante pour les indépendantistes, qui décident de boy-
                                                                    cotter ce référendum. La participation est de 59,1%
                                                                    (avec 58% des inscrits) [pas clair] pour un résultat
                                                                    de 98,3% de voix favorables au maintien de la Nou-
                                                                    velle-Calédonie dans la République française.

                                                                    En octobre 1987, un regain de tension se manifeste
                    Depuis plusieurs années, en Nouvelle-Calédonie, la si-  dans les rangs du FLNKS à la suite de l'acquittement,
                    tuation politique est tendue depuis que la métropole   par la cour d’assises de Nouméa, des sept auteurs de
                    française appelle à une immigration massive de ci-  l'embuscade menée en 1984. Les indépendantistes
                    toyens européens ou originaires d'Outre-Mer vers l'ar-  manifestent leur colère, conspuant le fait que le jury
                    chipel océanien pour rendre les kanaks minoritaires :   — constitué par tirage au sort parmi les citoyens fran-
                    des militants indépendantistes du Front de libération   çais inscrits sur les listes électorales — soit composé
                    nationale kanak et socialiste (FLNKS) s'adonnent aux   exclusivement d'Européens.
                    incendies et aux pillages répétés de maisons d'éle-
                    veurs « caldoches ». Le 5 décembre 1984, en repré-
                    sailles, une embuscade est menée à HIENGHENE dans
                    laquelle dix indépendantistes sont tués, dont deux
                    frères du chef indépendantiste Jean-Marie TJIBAOU.
                    En janvier 1985, l'indépendantiste kanak du FLNKS Éloi
                    MACHORO est abattu par le GIGN, devenant un martyr
                    pour les kanaks.

                    Devant ces événements, le gouvernement décide d'un
                    référendum sur l'indépendance éventuelle de la Nou-  Parallèlement, l'élection présidentielle coïncida avec
                    velle-Calédonie. Le 13 septembre 1987, Jacques Chirac   les élections régionales instaurant un nouveau statut
                    étant Premier ministre de la première cohabitation   pour le territoire, le controversé statut Pons II très
                    sous la présidence de François Mitterrand, a lieu le     défavorable aux indépendantistes. Le FLNKS, qui à

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