Page 12 - Echos 28
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Plus amusant, parmi les promoteurs incessants du volcelest, il y a Volcelest lui-
même, notre Volcelest, que l'on entend alors crier son propre nom et entonner sa
fanfare. Peut-être doit-on chercher là l'origine du surnom qui lui fût donné. Chacun
sait qu'il déteste descendre de cheval alors que la lune n'est pas levée et qu'il peut
encore espérer faire la découverte salvatrice.
Dans la période que nous vivons, les débuchés nombreux et la quasi absence
des cerfs en domaniale changent les choses et redonnent ses lettres de noblesse au
volcelest. Lors de deux chasses successives et récentes j'ai pu apprécier l'apport de la
technologie moderne : deux veneurs dynamiques bien que pédestres à ce moment là
de la chasse sont venus vers moi : « J'ai son volcelest...regarde, je l'ai pris en
photo !». J'ai pu constater alors qu'il y avait un point à faire sur le sujet, se demander
comment faisaient les anciens et se mettre d'accord sur ce que l'on recherche.
La page suivante regroupe quelques extraits d'un ouvrage de 1810 que l'on doit
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à un veneur chassant en région parisienne dans une grande maison. Bien sûr, il est
question d'un personnel nombreux, qui consacre sa vie à la chasse et acquiert une
expérience que nous n'approchons que de très loin mais j'avoue avoir eu du mal à
croire qu'il était possible de reconnaître le pied d'un cerf manqué un an avant. On peut
bien sûr imaginer le cas d'un pied très particulier avec une déformation ou une
caractéristique évidente que l'on nomme une connaissance mais ce n'est pas si
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fréquent . De plus, l'auteur semble parler d'un pied ordinaire. C'est en repensant à une
anecdote personnelle que j'ai fini par me convaincre que ce n'était pas impossible.
C'était au Botswana et nous étions chez les San, une peuplade du Kalahari
parlant une langue à clics. J'avais assez mal tiré un impala, une antilope à peine plus
grosse qu'un chevreuil, lui cassant un antérieur sans franchement plus de dommages.
Les deux pisteurs, Charles et Beisa ont alors commencé leur travail et maintenu cet
animal pendant plus de trois heures. Certes, le sol était sablonneux et l'antérieur qui
trainait marquait de temps en temps mais il y avait des animaux partout en grosses
hardes et je finis par avoir l'impression qu'ils me promenaient. Charles dût le
percevoir car peu avant la tombée de la nuit et alors que nous avions parcourus des
kilomètres, il me fit signe d'approcher et me montra à coté du pied une microscopique
petite tache brune, une goutte de sang, qui était la preuve de la justesse de son travail.
La nuit venant, les deux pisteurs marquèrent l'endroit avec ce qu'ils avaient sous la
main : un peu de papier-toilette dans un buisson et la poursuite fût remise au
lendemain.
A sept heures nous étions près de la rose brisée et le pistage reprit comme s'il
n'avait pas été interrompu. A onze heures, je n'y croyais plus depuis longtemps quand
un doigt de Charles pointé sur mon animal me laissa bouche-bée. Pendant sept
1 Le lecteur qui entreprendrait la lecture du traité dans sa totalité ne manquera pas de reconnaître à de nombreuses
reprises une copie presque mot à mot du traité de d'Yauville paru trente ans plus tôt.
2 La corne des pieds pousse comme les ongles et s'use par frottement sur le sol. Certains petits accidents ne se voient
donc qu'un moment avant de disparaître.