Page 121 - Rebelle-Santé n° 197
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Autresolution:sivousavezdela place, mettez vos plantes en qua- rantaine. Ces conseils sont surtout importants pour les plantes d’inté- rieur, les serres et les espaces réduits ou fermés dans lesquels les plantes sont très proches les unes des autres (balcons, terrasses, vérandas...).
Pour se développer, ces insectes ont besoin d’un air assez humide (60-70 %) et de températures éle- vées. Elles arrêtent de pondre, selon les espèces, quand la tempé- rature est inférieure à 10 ou 15 °C. Au-dessous de 8 °C, leur activité ra- lentit considérablement. Les coche- nilles sont donc particulièrement à l’aise dans nos maisons et dans les jardins où elles ont bien chaud !
comment Se dÉbArrASSer deS cochenilleS ?
Observez régulièrement vos plantes pour intervenir au plus tôt en cas d’infestation. L’intervention précoce peutselimiteràcouperetbrûlerla feuille ou la tige atteinte et à isoler la plante concernée. La connais- sance de la biologie des cochenilles est importante pour la stratégie de lutte.
D’un point de vue général :
Si l’espèce comporte des mâles qui volent (cochenilles farineuses, cochenilles à carapace), il est pos- sible d’utiliser des pièges à glu ou des pièges à phéromones. Il n’est pas toujours aisé de repérer les mâles qui sont très petits, la période de vol se situe en principe entre mars et juin.
Les femelles maintiennent leur humidité grâce à leur cuticule. Des essais faits avec une solution d’huile concentrée en sels de potassium (bien plus que dans le savon noir) montrent que la cara- pace se délite.
Les larves, mobiles et non proté- gées, sont sensibles aux solutions : - savon noir + alcool ménager + huile,
- ou savon noir + décoction de nicotine + huile.
Lesadultesquin’ontpasdepro- tection, c’est le cas des cochenilles farineuses, sont sensibles aux pul- vérisations :
- huile blanche, - solution de savon noir + alcool ménager et huile de colza, - ou solution de savon noir + huile + décoction de nicotine. Il en va de même pour les pontes qui sont abritées sous un amas de filaments blancs.
Si les racines sont potentielle- ment atteintes, immergez le pot pendant 24 h dans une solution de savon noir + alcool + huile ; répé- tez l’opération tous les 4-5 jours pendant plusieurs semaines. Faites de même avec la plante entière, si elle supporte l’immersion.
La suppression des branches en hiver et leur brûlage réduit consi- dérablement les populations de cochenilles pulvinaires.
Lacochenilleàvirguledupom- mier (à bouclier) pond en automne et meurt en laissant sa carapace pour abriter la ponte pendant l’hi- ver : à ce moment-là, un brossage des rameaux est efficace.
La lutte avec des auxiliaires est éga- lement possible. Elle est plus com- pliquée pour certaines espèces de cochenilles qui ont des parasites très spécifiques (surtout celles qui envahissent nos plantes exotiques).
Pour les cochenilles farineuses, les auxiliaires utilisés sont les adultes et les larves d’une cocci- nelle (Cryptolaemus montrouzieri) ou une guêpe (Leptomastix dacty- lopii) qui pond dans le corps de la cochenille.
Pour les cochenilles à coques, les auxiliaires existent, mais survivent mal ou sont peu actifs sous nos climats dès l’automne. Deux pe- tites coccinelles très efficaces sont connues Chilicorus renipustulatus, Chilicorus nigritus. Les serristes ont recours à des sortes de guêpes qui parasitent les adultes et les larves de cochenilles : Metaphycus helvo- lus et Diversinervus elegans.
Lescochenillespulvinairesvivent essentiellement sur les arbres, ar- bustes et plantes ornementales de nos jardins, dans lesquels elles sont confrontées à leurs parasites natu- rels : Exochomus quadripustulatus (une coccinelle) et Coccophagus lycimnia (une petite guêpe) si ceux- ci sont présents. Il est toujours pos- sible de les introduire.
SAViez-VouS Que ceS inSecteS Sont trèS utiliSÉS ?
Pour commencer, un petit clin d’œil à Moune qui nous parlait dans le numéro du mois dernier de colo- rants naturels.
•Les cochenilles des chênes verts, les Kermès, fournissent depuis l’An- tiquité un colorant rouge naturel magnifique.
Cochenilles des chênes verts
•Les Aztèques ont découvert une espèce de cochenilles affiliée à un cactus qui fournit un acide carmi- nique, une façon qui serait plus naturelle de colorer nos bonbons, saucissons, jambons et produits cosmétiques.
•Les cochenilles sont aussi utilisées dans d’autres domaines : médica- ments, additifs alimentaires, ali- ments...
•L’élevage et l’exploitation artisa- nale, puis industrielle, de certaines cochenilles ont longtemps évité l’utilisation de substances issues de la chimie de synthèse. Peut-être ces insectes ont-ils un temps protégé notre santé ?
Angela David
par Angela David
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