Page 122 - Rebelle-Santé n° 197
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Galerie de portraits
Je suis sepia
c’est comme ça, et pas autrement !
Le plus important dans la vie : que tout soit sous contrôle. Et la hiérarchie ainsi que le sens du
devoir, respectés. Mes états d’âme, je me les garde pour moi. Qui a dit qu’on était là pour rigoler ?
Ma philosophie de vie
u Sepia, c’est l’encre de seiche : celle que projette l’animal sous la mer lorsqu’il est menacé. Ce rideau noir lui permet de brouil- ler temporairement la vue de son assaillant de manière à disparaître pour se cacher. C’est exactement ma philosophie de vie, et ma cou- leur.
uMa couleur de vêtements, d’abord – je porte tout le temps le deuil en quelque sorte, le deuil d’une vie insouciante, simple, sans obligations pesantes –
u... et ma couleur de pensées, puisque je broie du noir plus sou- vent qu’à mon tour. C’est juste que je suis usée par la vie, les coups durs, les devoirs, les proches dont il faut s’occuper, tâche dont j’ai l’impression de toujours m’acquit- ter seule.
u Bref : j’ai trop fait pour les autres et pas assez pour moi. Maintenant, j’en ressens une certaine amer- tume, sans rien dire je prends mes distances avec le théâtre de la vie, préférant rester seule, comme la seiche.
À table
u Je déteste le lait et tout ce qui s’y rapporte, d’ailleurs j’y suis intolé- rante : je le digère mal. u Même chose pour la viande, les graisses, tout ce qui donne une tex- ture ou un arrière goût « soyeux/ lipidique » me révulse.
uEn revanche, j’apprécie les aliments amers et acides, qui
correspondent aussi à mon tempé- rament. Oui aux pickles, agrumes, jus de citron, à la chicorée, au café, thé bien infusé (amer), vi- naigre, aux cornichons, câpres, à la choucroute et autres aliments lactofermentés...
u Oui aussi aux sucreries, ainsi qu’à l’alcool, avec modération pour les deux cependant car je n’ai pas une digestion très facile, donc je me méfie.
Mon apparence
uSe vêtir correctement est un devoir, il convient de se présenter « propre » et faisant « des efforts ». Si ce n’était que pour moi, dans l’ensemble, je m’en fiche comme de l’an 40, ainsi que de tout le reste en fait. Ma tenue est plutôt stricte, noire ou en tout cas foncée, hyper classique, et souligne générale- ment la discipline que je m’impose également – toujours tout contrôler. Quand je vois comment certains enfants ou ados s’habillent pour aller à l’école... mais comment les parents supportent-ils de les laisser traîner ainsi ? En guenilles, bario- lés, dans des jeans à trous, et j’en passe ? Ça me dépasse. En fait, je suis exactement ce que l’on attend de moi, y compris pour la garde- robe : irréprochable, modèle.
u Même logique pour mon corps, il doit (devrait en tout cas) être, sinon parfait, au moins contrôlé. Je fais donc tout pour rester mince (et j’y parviens très bien), notamment du sport, parfois avec violence, parfois à outrance. D’ailleurs, quand je transpire, que je « lutte », ça me fait du bien, aussi je fais par- tie de celles qui courent plusieurs fois par semaine (et s’entraînent pour le marathon), ou encore inscrites aux cours collectifs de Cross Fit et autres disciplines très
dynamiques : marcher mollement sur un tapis mou, ou faire des éti- rements et postures de yoga alan- guies, pas pour moi merci !
Mes proches
u Si je suis occupée, tout va bien, me voilà joyeuse, déterminée, dynamique, plutôt ouverte. Par exemple, j’adore la musique, dan- ser, chanter, bouger ! Je suis bien dans le mouvement, l’étourdisse- ment.
uMais dans les périodes de dé- sœuvrement, c’est une autre limo- nade : je m’irrite facilement, je boude, je suis d’une humeur de dogue. Je navigue ainsi entre les phases d’activité tumultueuse et celles de repli.
uComme j’ai l’impression d’être toujours « inférieure », je m’écrase et j’obéis, que ce soit à mon patron, mon mari, mon voisin ou mon gar- dien d’immeuble. Et comme cha- cun sait, la meilleure défense étant l’attaque, lorsque je me sens vrai- ment « pas à ma place », je deviens négative, pessimiste.
uJe suis une vraie mère poule avec mes enfants : je les couve, je les étouffe peut-être un peu, mais le monde est si dur... Ne serais- je pas une mauvaise mère si je ne les surprotégeais pas, tant qu’ils sont petits en tout cas ? Quand ils sont nés, pourtant, j’ai eu un peu de mal à me faire à cette nouvelle vie, à ma nouvelle condition de maman, j’ai déprimé, avec la nette impression de ne pas être à la hau- teur. Mais je me suis reprise : une mère ne doit pas baisser les bras, elle doit s’occuper correctement de ses enfants.
u Mes	relations	conjugales	ne sont pas folichonnes : les rapports sexuels ne sont qu’une corvée, un « devoir conjugal », que j’accomplis
HOMÉOPATHIE
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