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nutrition
ambiante après ouverture : des moisissures apparaîtront à sa sur- face en quelques jours. Cette constatation est également l’occa- sion de dire que des souches de candida existent à l’état naturel partout, y compris dans nos intes- tins ; il ne faut donc pas viser à les éradiquer, mais à contrôler leur prolifération.
En réalité, de nombreuses per- sonnes ont du mal à définir si elles sont ou non attirées par le sucre. Certaines me disent : « Comme tout le monde », et c’est l’occasion de répéter que ça ne devrait pas être le cas : de façon physiologique, c’est- à-dire en l’absence de candida, nous sommes même plutôt écœu- rés par les aliments trop sucrés.
De fait, il existe une graduation dans cette attirance, qui peut même confiner à une addiction irrépressible : en cas de manque, certaines personnes sont capables de se lever en pleine nuit, prendre leur voiture, aller jusqu’au point de vente le plus proche pour s’ache- ter une barre caramélisée ou tout autre sucre rapide.
Précisons qu’une attirance exclu- sive ou prépondérante pour le cho- colat traduit principalement une carence en magnésium, surtout s’il s’agit de chocolat noir à 70 % de cacao ou plus.
les symptômes des candidoses
Faut-il confirmer la présence des candida par des analyses ? D’après mon expérience, non : les symp- tômes suffisent toujours au dia- gnostic.
En cas de doute concernant l’atti- rance pour le sucre, certains pa- tients me demandent de rechercher la candidose par des analyses de laboratoire. Or, ces bilans sont peu fiables : la sérologie recherche des anticorps anti candida, mais leur existence signifie que l’organisme a été en contact avec ces champi- gnons, et non qu’ils sont encore présents de façon pathologique.
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De même, la mise en évidence de ces levures dans les selles ne signifie pas grand-chose, car nous sommes tous porteurs de colonies de candida ; comme pour tout, c’est leur nombre qui les rend toxiques. Il est encore possible de doser les « métabolites organiques urinaires », mais ces bilans sont coûteux, et leur fiabilité est contro- versée.
Si l’on veut confirmer la suspicion de candidose, il est donc préfé- rable de se baser sur les autres symptômes très souvent associés à l’attirance pour le sucre, et égale- ment très évocateurs :
u ballonnements importants et spasmes intestinaux violents sans odeurs ni diarrhée, mais au con- traire avec tendance à la constipa- tion. Rappelons que les candida libèrent des gaz à partir des sucres par fermentation, processus mis à profit par exemple pour fabriquer de la bière ou faire lever une pâte, d’où le nom de levures ;
udouleurs d’estomac, surtout si elles résistent aux médicaments anti-acides ;
u apparition de plaques rouges sur la peau après l’effort ou la douche ;
u démangeaisons des aisselles, de l’anus ;
u yeux gonflés le matin ; udoigts gonflés et/ou douloureux
surtout le matin ;
urougeurs ou fissures des com- missures des lèvres (perlèche) ;
udouleurs vives et fugaces d’une oreille, des dents ou de la mâ- choire ;
ubouche pâteuse avec dépôts blanchâtres ;
uhumeur fluctuante, excitation, angoisses injustifiées, voire hype- ractivité, surtout chez l’enfant ;
u urines moussantes, avec des dé- pôts ou des « taches d’huile » à la surface ;
u cystites sans germes retrouvés ; ucandidoses (mycoses) génitales
à répétition ; u tendance au surpoids.
Certains symptômes de cette liste sont assez spécifiques, en par- ticulier les premiers. Les autres peuvent avoir différentes causes. Par ailleurs, ils ne sont jamais tous présents en cas de candidose : c’est l’association de plusieurs d’entre
Sophie Lacoste