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gagné toute l’Europe et l’est de l’Amérique du Nord. En Inde, il est employé par la médecine ayurvédique. On dit qu’il a gagné l’Europe grâce à l’empereur Frédéric II, terrible migraineux, pour qui on l’avait importé, et il fut à la mode au XVIIe siècle où on le considérait comme une panacée. Il faut dire que le chardon bénit, employé avec succès pour faire baisser la fièvre, soulager les dou- leurs rhumatismales, améliorer la digestion ou encore soigner les infections respiratoires, semble agir aussi sur l’humeur en chassant le stress.
La plante se reconnaît à ses feuilles épineuses aux ner- vures blanches et saillantes et à sa tige recouverte d’un duvet. Elle mesure environ 50 cm et aime les sols acides et rocailleux. Ses fleurs jaunes s’épanouissent en juin- juillet. C’est le moment de les cueillir pour les faire sé- cher.
Le chardon bénit facilite la digestion grâce à ses prin- cipes amers, en particulier la cnicine, qui augmente la sécrétion de sucs gastriques. Par ailleurs, on lui recon- naît des propriétés expectorantes très utiles pour soigner l’encombrement des voies respiratoires dû au rhume ou à la grippe.
On emploie les parties aériennes du chardon bénit, c’est- à-dire les fleurs, les tiges et les feuilles, mais ce sont sur- tout les fleurs, entourées des quelques feuilles les plus proches, qui contiennent le plus d’actifs.
Il existe des préparations sous forme de gélules de plante, destinées à faciliter la digestion (et qui vous préservent du goût amer de la plante).
• Mais vous pouvez aussi tout à fait vous préparer votre
tisane : faites infuser 2 cuillerées à soupe de sommités fleuries sèches dans une tasse d’eau bouillante pen- dant 10 minutes, prenez-en 3 tasses par jour, de pré- férence une demi-heure avant les repas.
• On prépare aussi le chardon bénit sous forme de vin, pour en atténuer l’amertume. Évidemment, la recette est réservée aux adultes (et avec modération). Géné- ralement, il était conseillé aux convalescents. On le prépare en mettant 50 g de fleurs de chardon bénit dans un litre de vin rouge bouillant et en laissant infuser 10 minutes. La recette traditionnelle indique une posologie de 3 verres par jour (à ne pas dépasser).
• Une autre méthode consiste à utiliser la plante en macération : mettez 5 g de plante sèche dans une tasse d’eau et laissez macérer deux heures, puis filtrez. Faites chauffer et ajoutez un peu de miel pour atté- nuer l’amertume.
Chélidoine | Chelidonium majus
Toxique à haute dose, la chélidoine fut un temps uti- lisée contre le cancer, puis en cas d’hypertension. Au- jourd’hui, on connaît sa toxicité pouvant être mortelle et on se contente souvent de son suc très utile contre les verrues, les cors et les durillons.
• À raison de 2 à 3 applications par jour de son suc, très localement (sans déborder sur la peau saine qu’il abîmerait), la chélidoine fait disparaître les excrois- sances en une semaine en moyenne. Elle pousse par- tout et il suffit de se baisser pour en cueillir une tige et en faire couler le suc jaune orangé pour en badigeon- ner la zone de peau touchée.
• La décoction légère de feuilles (faites bouillir 3 ou 4 feuilles dans la valeur d’un verre d’eau pendant 2 minutes puis infuser 10 minutes), en bains d’œil ou en compresses, est un remède populaire réputé pour soigner les ophtalmies, les paupières enflées et la conjonctivite chronique.
Chêne | Quercus robur
Le promeneur sait reconnaître un chêne grâce aux feuilles en forme de dents arrondies et aux glands. Les feuilles et les glands sont astringents, antiseptiques, fébrifuges et sont donc un remède de choix en cas de troubles digestifs, d’angines et d’affections cutanées.
En tisane, en bains ou en gargarismes, on utilise les décoctions de feuilles ou le café de glands en cas de diarrhées, de problèmes gastriques ou circulatoires, de transpiration excessive et aussi de fatigue, de rachitisme et de faiblesse générale.
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