Page 32 - Hors-Série 23
P. 32

  dentées, les tiges sont ramifiées, les fleurs sont blanches, striées de violet. Grâce à ses racines en forme de ven- touses, elle vit aux dépens d’autres plantes vivaces ou annuelles en pompant à son profit l’eau et les éléments nutritifs du sol. Elle fleurit de la fin du printemps au début de l’automne. Bien que toute la plante soit médici- nale, ce sont les parties aériennes que l’on utilise. Consti- tuée de flavonoïdes, de tanins, de résine, de principes amers et d’une huile essentielle, l’euphraise contient aussi de l’aucubine, une substance qui a une action anti- inflammatoire, antispasmodique et désinfectante. Très astringente, elle contracte la muqueuse de l’œil, stoppant les sécrétions trop abondantes, soulageant rapidement les conjonctivites, les larmoiements, les allergies et les inflammations des paupières.
Ses qualités analgésiques, astringentes et antibacté- riennes font qu’elle est aussi conseillée pour les infec- tions de la bouche, de la gorge, du nez et de l’oreille moyenne : écoulement nasal, sinusite et rhume de cer- veau.
En médecine populaire, les tisanes d’euphraise étaient utilisées, quant à elles, pour stimuler l’appétit (et la sécrétion des sucs digestifs), calmer les états nerveux, les maux de tête, les insomnies et les crampes. On peut appliquer les feuilles fraîches ou des compresses de décoction sur les blessures pour activer la cicatrisation. En homéopathie, Euphrasia fait partie des remèdes cou- rants pour lutter contre les rhumes et les larmoiements. Plante très astringente, l’euphraise ne doit pas être uti- lisée en interne ou en externe quand, précisément, les muqueuses semblent contractées ou sèches. Si vous avez les yeux secs ou la bouche pâteuse, ou si vous souffrez de toute autre congestion, ne l’employez pas.
Par précaution, il faut aussi éviter d’en donner aux femmes enceintes et aux enfants.
L’euphraise se cueille généralement en été.
Tiges, feuilles et fleurs sont séchées à l’ombre. L’eu- phraise se fume dans la pipe, s’avale fraîche ou sèche dans un jaune d’œuf, mais surtout se prend en infusion ou décoction. En externe ou en interne, elle peut être associée à d’autres plantes aux indications comparables : camomille, plantain, bleuet ou semences de fenouil.
Usage interne (ne jamais dépasser les doses conseillées et bien saliver avant d’avaler)
• Infusion : 30 g de plante sèche pour 1 litre d’eau
bouillante, laissez infuser 10 minutes. Prenez-en 3 tasses par jour. Sucrez avec du miel.
Usage externe
• Décoction : comptez 50 g de plante sèche pour 1 litre d’eau, laissez bouillir 10 minutes à petit feu puis fil- trez. Mettez des compresses sur les zones sensibles. Renouvelez plusieurs fois dans la journée.
Fenouil | Fœniculum vulgare
 Dans une plante, chaque partie a ses vertus spécifiques. Et c’est le cas tout particulièrement pour le fenouil dont les propriétés sont différentes s’il s’agit de la racine ou des semences. La racine est un diurétique efficace dont les vertus sont utilisées contre l’arthrite et les rhuma- tismes. En phytothérapie, la racine de fenouil se trouve le plus souvent sous forme de gélules ou d’ampoules. Les semences sont petites et oblongues avec une délicieuse odeur d’anis. Elles stimulent la sécrétion de bile et, ainsi, améliorent la digestion des graisses. C’est pourquoi on les conseille couramment en médecine populaire en cas de digestion lente et pénible (ballonnements et somno- lence après les repas), et contre l’aérophagie. Elles ont aussi un effet anti-inflammatoire et combattent efficace- ment les infections urinaires. Elles sont faciles à utiliser, à condition de ne pas en abuser, car elles peuvent être toxiques à haute dose.
• Infusion : mettez 1 cuillerée à café de semences de fenouil dans la valeur de 1 tasse d’eau bouillante et laissez infuser 1⁄4 d’heure. Filtrez et buvez cette tisane, au choix, 1⁄4 d’heure avant le repas ou 1 heure après.
Fougère | Pteridium aquilinum
 C’est la fougère mâle dont il s’agit, celle que l’on tresse dans les bois quand on est petit pour la porter en cou- ronne. On la reconnaît facilement. Elle mesure entre 50 cm et 1,40 m et on la trouve dans les bois.
Un phytothérapeute suisse célèbre au début du XXe siècle, l’abbé Künzle, recommandait chaudement la friction des feuilles de fougère contre les rhumatismes,
32 │ Rebelle-Santé Hors-Série n° 23
 
















































































   30   31   32   33   34