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(eczéma, psoriasis, dermatite...) que pour activer l’éli- mination digestive et urinaire.
La fumeterre régule la sécrétion de la bile. Lorsque la vésicule en fabrique trop, elle la freine et, à l’inverse, la stimule lorsque la bile manque. Plusieurs études cli- niques ont permis de montrer cet effet régulateur de la plante qui permet donc ainsi une meilleure digestion et une bonne élimination des toxines et vous débarrasse, par exemple, des migraines digestives.
La fumeterre est très particulière... car ses effets changent au fil de son utilisation. Les 8 premiers jours, elle est stimulante et fortement dépurative. Puis, elle de- vient calmante et même hypnotique. On l’emploie donc différemment selon les effets recherchés. Si vous souhai- tez simplement éliminer les toxines de votre organisme et stimuler votre foie, faites une cure de 8 jours, cessez 10 jours, puis reprenez. Si vous êtes sujet à la nervosité et à l’insomnie, vous pouvez, au contraire, faire une cure continue de 20 jours. Elle ne présente ni toxicité ni contre-indications, est recommandée pour ses proprié- tés dermatologiques et digestives, mais aussi, lorsqu’elle est employée sur plusieurs semaines, pour ses vertus neurotoniques (elle est légèrement hypotensive et, sur- tout, apaisante lorsqu’on la prend en cure prolongée). Bien qu’on attribue généralement les propriétés de la fumeterre à la présence d’un principe actif particulier (l’acide fumarique) ou encore à sa concentration en pro- topine (qui lui confère une action antihistaminique), on utilise la plante entière car il a été démontré que les composants chimiques de la plante, lorsqu’ils sont pris de manière isolée, n’ont pas d’action, ni sur le foie ni sur la vésicule biliaire.
On prépare la plante entière en décoction légère.
• Décoction : mettez 20 g de plante coupée en mor- ceaux dans 1 litre d’eau froide. Portez sur le feu et laissez bouillir 2 minutes avant de filtrer. En général, on recommande 3 à 4 tasses par jour entre les repas. Cette tisane est très amère (comme beaucoup de ti- sanes bonnes pour le foie). Si son goût vous rebute, vous pouvez choisir de la prendre sous forme de gé-
lules ou de comprimés.
Gattilier | Vitex agnus castus
Le gattilier était la plante utilisée par les moines pour calmer leurs ardeurs naturelles. Et c’est l’un des meil- leurs stimulants hormonaux pour lutter contre les troubles féminins.
Le gattilier, appelé aussi « poivre sauvage », est un buis- son de 1 à 2 mètres de hauteur. Dans les pays tropicaux, il peut dépasser 6 mètres. On le trouve sur le pourtour méditerranéen (en Corse, par exemple) et jusqu’en Inde. C’est le gattilier d’Afrique du Nord ou de Sicile qui est
utilisé la plupart du temps, car ses principes actifs y sont plus concentrés (grâce au soleil) que dans le gatti- lier français. Les feuilles du gattilier sont formées de 5 à 7 doigts (un peu comme celles du cannabis), très minces et pointus, d’un vert grisâtre sur le dessus et blanchâtres dessous. Les fleurs forment de longues grappes dressées, d’un beau bleu-mauve, proche de la couleur du lilas.
Le gattilier freine l’activité des hormones mâles (andro- gènes). Autre effet sur le système hormonal, il agit sur la glande pituitaire, située dans l’hypophyse, glande qui « supervise » le cycle menstruel. Il régularise la produc- tion de prolactine, l’hormone de la lactation, respon- sable aussi du gonflement des seins. De ce fait, la plante est considérée en Allemagne et aux États-Unis comme l’une des plantes majeures du rééquilibrage hormonal féminin.
Poussant à proximité du laurier-rose ou du tamaris, le gattilier affectionne les bords des torrents, les zones humides des régions chaudes. Les fleurs sont des épis de corolles bleues, roses ou blanches dressées sur des tiges d’où partent des feuilles découpées en folioles lan- céolées. La floraison a lieu en juin et juillet. Ensuite, à l’automne, viennent les baies, petites boules jaunes et roses, sortes de pommes miniatures, qui se regroupent en grappes verticales à l’extrémité des tiges. Ces baies contiennent des graines piquantes comme le poivre. Ré- coltées et séchées, elles sont ensuite réduites en poudre ou utilisées dans la confection de remèdes naturels. Utilisée pendant longtemps pour ses propriétés séda- tives et calmantes, la plante a aussi des vertus sopori- fiques. En ce qui concerne les problèmes féminins, les vertus du gattilier sont connues depuis la plus haute Antiquité puisque Dioscoride le conseillait pour les douleurs utérines et la lactation difficile.
Les scientifiques allemands ont démontré que le gattilier régularisait le cycle menstruel, l’allongeant quand il était trop court, le raccourcissant quand il était trop long. L’ef- fet n’est pas immédiat et il est conseillé de faire des cures
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