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mesure jusqu’à 12 mètres de haut. Il lui faut 3 ans avant que ses fruits arrivent à maturité, ensuite, il porte géné- ralement des fruits encore verts et des fruits mûrs en même temps. Cet arbuste est très fréquent en France et il se plaît dans les terrains incultes, dans les friches, des plaines à la haute montagne.
Les baies de genévrier et la fumée obtenue en faisant brûler son bois sont, semble-t-il, réputées antiseptiques depuis des millénaires et ont été utilisées à ce titre en prévention d’épidémies comme la peste.
Au Moyen Âge, le genévrier apparaissait comme une plante miraculeuse. On l’employait aussi bien contre les maux de tête que les troubles rénaux ou urinaires. Sainte-Hildegarde de Bingen, elle, l’utilisait pour soi- gner les poumons et le foie, et conseillait d’en ajouter des rameaux à l’eau du bain pour faire tomber la fièvre. Matthiole, au XVIe siècle, en recommandait l’usage ex- terne, toujours dans le bain, en cas de crise de goutte, mais la recette n’est pas évidente à suivre de nos jours : faire bouillir, jusqu’à réduction au tiers, 12 livres de bois de genévrier dans une quantité d’eau suffisante ; jeter le tout dans la baignoire ; s’y plonger jusqu’au nombril, en bassiner les membres malades... « J’ai vu, dit Matthiole, des goutteux perclus et cloués au lit, sortir de ce bain ingambes et reprendre leurs occupations habituelles. » Bien que toutes les parties de l’arbuste soient intéres- santes, des extrémités des rameaux aux fleurs, ce sont surtout les baies que l’on emploie, en particulier pour leur côté pratique. On les récolte en automne et on les fait ensuite sécher à l’air libre, en les remuant fréquem- ment pour une dessiccation uniforme.
La réputation de panacée que le genévrier tient du Moyen Âge n’a finalement jamais été démentie. Car la science et les pratiques médicales modernes ont confir- mé ses nombreuses vertus. Le genévrier est un tonique des voies digestives, un antiseptique pulmonaire, diges- tif, urinaire et sanguin, un dépuratif et un diurétique, mais aussi un excellent antirhumatismal qui favorise l’élimination des toxines et de l’acide urique (qui pro- voque la fameuse goutte !) et il est utile en cas de diabète. Le genévrier, surtout sous forme de baies, peut vous aider à vous débarrasser de nombreuses pathologies et vous pouvez le mettre à profit, en usage interne, en cas de digestion lente et fermentations intestinales, lassitude générale et prévention des maladies infectieuses, affec- tions des voies urinaires (dont la si fréquente cystite : le genévrier donne une odeur de violette aux urines), goutte et rhumatismes, diabète, menstruations doulou- reuses et excès d’albumine.
Usage interne
• Infusion de baies : vous en mettez 1 cuillerée à café dans une tasse et vous couvrez d’eau bouillante.
Laissez infuser 10 minutes avant de filtrer et de boire. En général, on conseille 2 à 3 tasses par jour pendant 3 semaines.
• Cure de l’abbé Kneipp : mâchez 4 baies le premier jour, 5 le second, ainsi de suite jusqu’à 15, puis en diminuant de 1 baie par jour jusqu’à revenir à 4, soit 23 jours en tout.
• En poudre contre le diabète : concassez une dizaine de baies et absorbez-les avec de l’eau. Recommencez chaque jour pendant 2 à 4 semaines. À renouveler. Il s’agit d’une recette du docteur Valnet.
• Huile essentielle : 2 à 3 gouttes dans 1 cuillerée de miel, 2 à 3 fois par jour.
• Vin fébrifuge, diurétique et tonique : faites macérer, pendant quatre jours, 20 g de baies concassées et 10 g de rameaux de genévrier coupés dans 75 cl de vin blanc. Filtrez. Prenez-en 1 verre à liqueur par jour.
Usage externe
• Bain de genévrier : diluez 20 gouttes d’huile essen- tielle de genévrier dans 1 cuillerée à soupe de lait en poudre ou dans une base pour bains, et ajoutez la pré- paration à l’eau de votre bain. Restez 1⁄4 d’heure dans le bain.
• Massage au genévrier : ajoutez 50 gouttes d’huile essentielle de genévrier à 10 cl d’huile végétale (huile d’amande douce, d’olive, de noyau d’abricot...) et massez vos articulations ou votre dos avec cette huile. C’est aussi idéal pour soulager les courbatures et en cas de fatigue musculaire.
Gentiane | Gentiana lutea
Cette jolie fleur jaune qui peut dépasser 1 mètre de hau- teur est réputée pour ses vertus digestives. D’ailleurs, elle entre dans la composition de nombreuses liqueurs. Mais les scientifiques lui ont découvert un atout supplé- mentaire : des propriétés antidépressives.
Elle se plaît dans les prairies de moyenne et haute mon- tagne. En été, période de floraison, pas de problème, vous ne risquez pas de confondre la grande gentiane avec l’hellébore blanc (Veratrum), très toxique, qui pousse à proximité et dont les feuilles sont alternées. La gentiane jaune, elle, est bien jaune. Et ses feuilles sont opposées,
Rebelle-Santé Hors-Série n° 23 │ 37