Page 58 - Hors-Série 23

Saule blanc | Salix alba
Séneçon | Senecio vulgaris
Le saule blanc, haut d’une vingtaine de mètres, pousse en Europe, en Asie et en Amérique. Son écorce épaisse, brun-gris, dure et rugueuse, est profondément crevas- sée. Ses rameaux souples forment une couronne gris ar- genté et tournent au jaune-orangé en hiver. Les feuilles, alternées, pointues, lancéolées et légèrement dentelées, sont d’un beau vert brillant au-dessus et argentées au- dessous. Chatons mâles (jaunes) et femelles (verdâtres) apparaissent en avril sur des arbres différents, en même temps que les feuilles.
Les vertus thérapeutiques du saule ont été recon- nues dès la plus haute Antiquité : Dioscoride et Pline connaissaient ses propriétés cicatrisantes, antalgiques et astringentes. Plus tard, les décoctions d’écorce de saule furent utilisées pour lutter contre la douleur, les rhu- matismes ou la fièvre. En 1898, les chimistes isolèrent le principe actif majeur du saule et lui donnèrent son nom : l’acide salicylique, que l’on retrouve dans d’autres plantes comme la reine-des-prés.
Le saule contient non seulement de la salicyline et autres dérivés salicylés, mais aussi des résines, des tanins et même des hormones proches des hormones humaines. Ce cocktail fait que le saule possède non seulement des propriétés fébrifuges (contre la fièvre) et antalgiques (contre la douleur), mais aussi anti-inflammatoires, antispasmodiques, antinévralgiques, tranquillisantes et calmantes. Le saule est donc conseillé pour les indica- tions suivantes : névralgies, rhumatismes, règles dou- loureuses (et peu abondantes), insomnie, excitabilité extrême, angoisses, fièvre, rhume, grippe...
Tout comme l’aspirine chimique, le saule est décon- seillé en cas de règles abondantes ou de blessure, car il peut faciliter les hémorragies. On utilise généralement l’écorce, concentrée en principes actifs, récoltée en avril et mai. Le séchage à l’ombre peut prendre plusieurs jours.
• Décoction d’écorce : 30 g d’écorce sèche pour 1 litre
d’eau. Laissez bouillir 5 minutes, infuser 10 minutes.
3 tasses par jour.
• Macération vineuse : 50 g d’écorce dans 1 litre de bon
vin rouge à laisser macérer 15 jours. Filtrez. 1 petit verre avant chaque repas.
Le séneçon est une petite plante qui envahit les plates- bandes des jardins, mais pousse aussi dans les vignes ou les champs labourés. Elle mesure entre 15 et 30 cm et chaque tige se termine par un bouquet de toutes petites fleurs jaunes. Ses feuilles rappellent celles du pissenlit. Elles sont dentelées comme les siennes, installées en alternance sur la tige. Et de la base de chaque feuille part un petit bouquet de fleurs. Quand les fleurs fanent, elles sont remplacées par une aigrette soyeuse. Pour faire votre tisane, il faudra justement enlever ces graines et ces plumeaux, et ne garder que les fleurs et les feuilles. Jadis, on employait le séneçon par voie interne pour soigner l’épilepsie ou le choléra, ou bien en cataplasme, cuit dans du lait, pour soulager les hémorroïdes ou les furoncles, mais il est particulièrement indiqué quand on souffre de règles douloureuses et/ou irrégulières, accompagnées de spasmes.
Dès que les premières douleurs apparaissent, au mo- ment des règles ou avant qu’elles ne surviennent pour les aider à venir, pour calmer les spasmes et décongestion- ner le bas-ventre, préparez-vous une tisane de séneçon. Vous pouvez utiliser la plante sèche ou fraîche que vous coupez à ras de terre, entière, en ayant soin d’enlever les aigrettes « poilues ».
• Décoction : mettez 2 bonnes poignées de plante dans 1 litre d’eau froide. Faites chauffer le tout dans une casserole émaillée puis laissez bouillir 2 minutes. Couvrez et laissez infuser 1⁄4 d’heure. Buvez ce litre dans la journée, entre les repas. Recommencez les jours suivants, tant que vous avez mal. Cette tisane ne présente aucun effet secondaire indésirable.
Souci | Calendula officinalis
Le souci est une jolie fleur jaune-orange aux pétales en rayons de soleil. Depuis l’Antiquité, il est réputé pour ses vertus cicatrisantes et apaisantes. C’est la base idéalement douce de traitements antiseptiques, anti-inflammatoires et cicatrisants. Il est conseillé par voie interne pour ré- guler les flux sanguins insuffisants ou trop abondants, apaiser les douleurs et supprimer nombre de troubles, comme la nervosité qui précède ou accompagne
58 │ Rebelle-Santé Hors-Série n° 23