Page 34 - Rebelle-Santé n° 229
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RENCONTRE
  standardisation industrielle, souvent plus productives mais moins résistantes. Peu à peu, la production agricole a délaissé la culture des variétés locales jugées peu rentables et mal calibrées, même si elles sont plus adaptées au milieu. Certaines ont déjà disparu et d’autres sont peu à peu abandonnées. On les désigne parfois du nom de « pommes de fer », ou de « pommes à cidre », ces pommes dures, immangeables au couteau et dont on a oublié la recette. « Maintenant, on recherche le nom de la variété avant de savoir si la pomme est valable. Les anciens ont sélectionné les
arbres selon leur goût et l’intérêt qu’ils y voyaient. Ils goûtaient d’abord la pomme et décidaient ensuite de la garder ou pas. Sur chaque arbre, ils mangeaient les plus beaux fruits et envoyaient le reste au pressoir. Ce qui les intéressait, en revanche, était d’avoir des variétés qui échelonnent les récoltes, avec des pommiers tardifs qui donnent jusqu’en novembre, avant les premiers gels, pour conserver les pommes tout l’hiver. C’est une manière très différente de penser. », analyse Daniel Bézy. La perte des usages, la rupture dans les pratiques empêchent les tâtonnements empiriques et la culture
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Photos pages 32, 34, 35 © Lucie Servin






























































































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