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ÉDUCATION
issus de toutes les structures partenaires. Les guides sont des pédagogues, spécialistes du sensible et de la pédagogie perceptive, qui aident les enfants à prendre conscience et à verbaliser l’expérience sensible ressentie et vécue. Les témoins, quant à eux, aideront les groupes au montage et à la communication audiovisuelle.
En quoi les activités de pleine nature sont-elles bénéfiques pour les enfants ?
Quand on donne à l’enfant l’occasion de s’immerger dans la nature en allant à son rythme et par lui-même, on constate différents phénomènes. D’abord, l’enfant reconnecté à lui-même, reprend confiance en lui et acquiert beaucoup en autonomie. Cette responsabili- sation individuelle lui permet ensuite de se positionner naturellement dans le groupe en prenant conscience de son appartenance à un collectif. L’activité de pleine nature fait ainsi prendre conscience du lien solidaire qui lie l’individu au groupe, ce qui n’empêche pas les conflits, mais oblige pour certaines activités à se coor- donner et à agir collectivement. Conscient de cette appartenance sociale, de son ancrage dans le groupe, l’enfant parvient enfin à se positionner et à réfléchir sur sa place sur terre, à prendre conscience du lien qui l’unit à la nature. Les activités de pleine nature
développent sans aucun doute des qualités humaines nécessaires pour devenir un citoyen responsable. Le but n’est pas d’apprendre aux enfants à protéger la nature, mais de les amener à développer des quali- tés qui leur permettront de protéger la nature. Cette reconnexion est indispensable aujourd’hui pour dé- velopper des attitudes écoresponsables et former les éco-citoyens de demain.
À travers ce projet, il s’agit donc de dégager une pédagogie modèle ?
Le problème, aujourd’hui, c’est qu’on ne sait plus comment faire. S’il y a beaucoup d’ « activités de na- ture », elles sont souvent relativement chères, et beau- coup axées sur le principe de faire des activités dans la nature, ce qui est tout à fait différent du principe d’im- mersion à travers les activités de pleine nature, telles que nous les envisageons. En dix ans, les classes de nature organisées au sein de l’éducation nationale ont diminué de plus de la moitié, à cause des contraintes et des responsabilités qui découragent des enseignants de moins en moins sensibles eux-mêmes à la nécessité de cette initiation. La peur de la nature se nourrit d’un protectionnisme disproportionné qui entoure l’enfant. Sous prétexte des risques, on empêche les enfants de grimper aux arbres, alors qu’on les laisse de plus en plus longtemps devant les écrans, ce qui présente d’autres dangers. Notre objectif est de mettre en place une pédagogie de pleine nature, dans un environne- ment de proximité, autour d’activités simples et faci- lement reproductibles par les parents, les enseignants, ou les éducateurs de tous les horizons.
Quelles perspectives pour l’avenir de l’Association ?
La réalisation du documentaire s’inscrit dans un projet beaucoup plus global, dans lequel le film jouera un rôle important de diffusion, pour montrer les possibili- tés pédagogiques des activités de pleine nature. Dans le même esprit, nous publierons un beau livre, avec les éditions Plume de carotte à Toulouse. Au gré des projections, nous animerons dans toute la France des conférences et des rencontres. Nous travaillons par ail- leurs avec le laboratoire CERAP (Centre d’Étude et de Recherche Appliquée en Psychopédagogie perspec- tive) rattaché à l’université de Porto et dirigé par Danis Bois, kiné-ostéopathe de formation, précurseur de la fasciathérapie et fondateur de la pédagogie perspec- tive, qui oriente ses recherches sur le rapport entre le corps sensible et la conscience. Il accompagne notre projet par ses recherches sur l'impact de l'activité de pleine nature auprès de jeunes.
Entretien réalisé par Lucie Servin Plus d'infos sur : www.legrandsecretdulien.org/
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© Photos p. 43, 44 et 45 Le Grand Secret du Lien