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c’est contre-productif. Tous les enfants ne veulent pas devenir musicien professionnel, il faut ajuster son niveau d’exigence, en tenant à la fois compte de l’envie de l’enfant et de sa capacité de concentration : une heure par jour, c’est trop. Mais mieux vaut 5 minutes tous les jours qu’une demi-heure le samedi. L’effet de répétition ancre le savoir. Dans ma méthode, les exercices de piano durent maximum 2 minutes, jamais plus. Le plus difficile reste de communiquer le goût de l’effort, même si l’enfant est doué, il faut travailler et, pour ça, la contrainte ne marche pas : c’est un dosage subtil.
Quel est le rôle des parents ?
Pour être inscrit au Tout Petit Conservatoire, l’enfant doit simplement s’être détaché de ses parents, pour pouvoir participer activement aux cours. Mais, la plupart du temps, les parents accompagnent les plus petits, car il est souvent nécessaire, pour que l’enfant se sente bien, d’avoir un référent affectif, que ce soit la maman, le grand-père ou la nounou. La présence rassurante et l’implication d’un parent permettent de supprimer la gêne. Une fois que l’enfant prend ses marques, les parents peuvent s’éloigner. La validation par le parent de l’action de l’enfant fait aussi partie de l’apprentissage. Quand un enfant arrive à faire quelque chose et qu’il le montre à ses parents, ça lui donne confiance. Le plus drôle, c’est quand je fais souffler les petits dans les trombones ou les trompettes, car, en général, ils y arrivent, mais pas leurs parents.
Combien ça coûte ?
C’est 25 euros par cours, ce qui représente 800 euros par an. Ça n’est pas donné. J’essaye d’être arrangeant sur les horaires, je fais des réductions pour les familles qui ont plusieurs enfants. Il est sûr que ce n’est pas le prix du Conservatoire, mais le Conservatoire ne propose pas les mêmes enseignements (parc d’instruments, très petits groupes, pédagogie...).
Comptez-vous essaimer ailleurs qu’à Paris ?
Dans un premier temps, j’aimerais déménager dans un lieu un peu plus grand avec plusieurs classes de façon à embaucher des professeurs de guitare et de batterie, par exemple. Je travaille actuellement à un système de franchise légère ou de labellisation, car j’ai beaucoup de demandes en France, en Belgique et en Suisse. Le problème, c’est de trouver un moyen de transmettre ma pédagogie, de former les gens sur place pour pouvoir m’appuyer sur des médiateurs de qualité.
Que conseillez-vous aux parents à la maison ?
Je conseille d’abord d’être ami de la musique sous toutes ses formes, d’écouter beaucoup de musique de tous genres. Les casques sont à proscrire. Il faut aller au concert. Il y a, par exemple, les concerts symphoniques pour les petits que j’indique aux parents. Il faudrait aussi disposer au moins d’un clavier et de quoi faire un peu de rythmique. Concernant les instruments, mieux que les jouets, j’ai mis sur mon site le matériel que j’utilise (1). En règle générale, je recommande la marque Fuzeau, spécialisée dans l’éducation musicale, mais le plus important est de veiller à éviter les jouets qui sonnent faux. Ça paraît évident, mais il vaut mieux vérifier, pour éviter les mauvaises surprises.
Entretien réalisé par Lucie Servin
(1) www.boutique-eveil-musical.com www.letoutpetitconservatoire.com
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ÉDUCATION
Rendez-vous au salon Musicora
Le Tout Petit Conservatoire sera présent pour la 6e fois au salon Musicora du 1er au 3 juin 2018 à la Grande Halle de la Villette, à Paris. Grand rendez- vous de la musique et des musiciens, ce salon réunit les musiciens et les amateurs de musique classique, jazz, musiques traditionnelles et du monde et les pro- fessionnels du secteur musical. Venez y rencontrer Philippe Kaczmarek qui animera des ateliers d’éveil musical. L’occasion de découvrir sa pédagogie dyna- mique et ludique. Infos : www.musicora.com
Toutes les photos © Le Tout Petit Conservatoire