Page 8 - Rebelle-Santé n° 195 - Extrait "Les remèdes tsiganes de Moune"
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FAIT-MAISON
Recette pour le sirop de radis noir :
aDans un plat creux, couper le radis noir bio en rondelles (avec la peau) et en tapisser le fond, saupoudrer de sucre roux en poudre. Recommencer à couper d’autres rondelles et re saupoudrer, recommencer en plusieurs couches jusqu’à couper le radis en entier. Laisser au frigidaire pendant 12 h et récupérer le sirop ainsi obtenu. aMettre en bouteille en verre et conserver au frais.
• 1 CS matin, midi et soir pour les adultes ou grosse bronchite des enfants. • 1 CC matin, midi et soir pour les enfants (toux, début de bronchite...).
• Comme mes coccinelles déjeunent à la cantine, je leur donne 1 CS de sirop matin et soir.
aPour la toux, la bronchite et l’angine, ma grand-mère utilisait, en décoction ou en infusion, les fleurs de bouillon-blanc (Verbascum thapsus) et les pétales de coquelicot (Papaver rhoeas) que l'on trouve facilement sur les chemins de campagne. Les fleurs de violette étaient aussi très utilisées et appréciées.
Et dans le bouillon (blanc), tout est bon ! Pendant que les femmes faisaient sécher les pétales du bouillon-blanc, les hommes fai- saient de même avec les feuilles (ça remplaçait le tabac) et les enfants utilisaient les poils laineux des tiges et des feuilles pour en faire des mèches de lampes à huile.
aEn cas de disette de plantes sèches, ma Nona avait deux re- mèdes de secours aux super vertus antibiotiques. Elle faisait bouillir 1 gousse d’ail dans l’équivalent d’1 verre de lait pendant 5 mn. Elle ajoutait du miel et nous faisait boire le tout, bien chaud, 2-3 fois par jour... ou alors elle nous don- nait 1 CC de bave d’escargot... si, si, rigolez pas, ça marche ! C’était d'ailleurs le remède favori de notre grand-mère, et la fratrie riait beaucoup... quand c’était pas son tour...
Millepertuis
a Ma mère nous faisait ramasser le millepertuis (Hypericum perfo- ratum) en pleine nature, le temps de notre nomadisme. C'est l'une des plantes les plus communes chez les tsiganes. Elle était souvent transformée en huile macérée pour faciliter l’application. Utilisée sur les brûlures, elle était aussi utilisée par les plus vieux pour les douleurs inflammatoires.
aEn anti-inflammatoire, mon chouchou est le plantain (Plantago major ou lanceolata) utilisé en huile macérée, et mes ancêtres nomades en consommaient aussi les jeunes feuilles. Quand on était gamins et sur les routes, ma mère frottait nos piqûres (d'insectes, d'orties...) avec du plantain froissé ou alors 3 feuilles de plantes distinctes froissées ensemble.
aL’aigremoine (Agrimonia eupa- toria) était, elle, la plante des gen- cives. Dès qu’une douleur appa- raissait, c’est à la belle aigremoine que ma grand-mère faisait appel et soulageait la famille grâce à des gargarismes de plante infusée. Quant aux douleurs des dents, c’est le “goûteux” clou de girofle qui était de mise.
À défaut, c’est l’infusion de racine de guimauve (Althaea officinalis) qui gérait les soucis de la sphère buccale. Les bébés mâchouillaient la racine sèche pour apaiser les poussées dentaires, et quand elle manquait, c’est la racine d’iris (Iris germanica) qui prenait le relais.
aL’ortie (Urtica dioica) est un puissant reminéralisant qu'utilisent, sous forme d'huile macérée, nos vieux tsiganes perclus d’arthrose.
a La	consoude	(symphytum officinale) est depuis toujours considérée comme le remède idéal contre l'eczéma et le psoriasis. Elle répare aussi les fractures, les entorses et les tendinites, en
partenariat avec l’arnica pour ces dernières.
aPour tout et n’importe quoi, c’est le baume du gitan qui fait office de panacée dans nos verdines (roulottes) et, comme je suis une gentille fille, je vous livre la recette, revue et corrigée par moi- même – oui, parce qu’à l’origine des rognures de sabot de cheval étaient incluses dans la recette...
Ingrédients pour ce baume : • 2 CS d’huile macérée de millepertuis ou d’arnica ou de consoude
• 1 CC de cire d’abeille •	10 gouttes d’huile essentielle (HE) de pin sylvestre (Pinus sylvestris) • 10 gouttes d’HE de lavande fine (Lavandula angustifolia) • 10 gouttes d’HE de cade (Juniperus oxycedrus).
Recettepourcebaume: a Dans un pot stérile, faire fondre l’huile macérée avec la cire d’abeille, laisser refroidir un peu et rajouter les huiles essentielles. Bien mélanger et laisser figer. a À utiliser sur tous les problèmes de peau, de douleurs et de maux divers.
Je ne vous livre ici qu’une petite partie des anecdotes et des remèdes de mon enfance, et vous l’aurez compris, je pourrais encore vous parler de mes ancêtres herboristes pendant des heures.
Si vous avez des questions, je suis toujours là, lateliereconaturel.net, n’hésitez pas, je suis intarissable sur la vie, les traditions et la liberté de mes ancêtres nomades...
Bien chaleureusement,
Moune
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Et découvrez en images sa nouvelle vidéo :
fabriquer son extrait hydroglycériné d'aubépine.
108	Rebelle-Santé N° 195


































































































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