Page 10 - Rebelle-Santé n° 208 - Extrait "l'olfactothérapie"
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LA ROQUETTE
Salade anti-cancer
Très proche du navet et des radis, dont elle est cousine, la roquette est une petite salade dentelée à la saveur piquante et poivrée. Également de la famille des choux, elle contient des substances anticancéreuses.
DES GRAINES ET UNE HUILE
En Inde, premier producteur de roquette, on la cultive surtout pour ses graines dont on tire une huile utilisée en cuisine (dans les marinades en particulier), mais aussi pour la fabrication de nombreux produits : savons, lubrifiant, huiles de massage, préparations médicinales...). On l’emploie aussi pour faire pousser les cheveux.
Haute de 20 à 60 centi- mètres, la roquette (Eruca sativa) donne de petites
fleurs blanches ou jaunâtres et ce n’est pas pour son esthétique qu’on la fait pousser. C’est une plante annuelle facile à cultiver et très employée dans la cuisine ita- lienne dont elle relève les salades, les pâtes, les pizzas...
DES COMPOSÉS SULFURÉS
Froissez les feuilles de roquette et vous sentirez son odeur piquante : elle révèle la présence d’isothio- cyanates, fameuses molécules anti- cancer qui se développent à partir d’autres substances, les glucosino- lates, rendus actifs quand la plante est broyée, hachée, mastiquée, et/ ou mise en contact avec la flore
bactérienne (d’où l’odeur quand vous froissez les feuilles). Plusieurs études montrent que ces molécules contribueraientàlimiterledévelop- pement des cellules cancéreuses.
D’AUTRES SUBSTANCES INTÉRESSANTES
Outre les glucosinolates, la roquette contient beaucoup de vitamine K, indispensable pour éviter l’ostéo- porose, et de la vitamine B9, essen- tielle pour le développement des fœtus (avis aux futures mamans), mais aussi utile en prévention de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).
DES VERTUS ANCESTRALES
Les Grecs et les Romains mettaient de la roquette dans leurs petits
plats pour être plus vaillants au lit. Emblème de la puissance sexuelle et de la fécondité, elle était regar- dée de travers par les autorités religieuses qui en interdisaient la culture dans les jardins des monas- tères.
Longtemps, cette restriction s’est étendue aux jardins potagers tous azimuts, si bien que la roquette a finalement été très peu consom- mée au fil des siècles et ce n’est que depuis le XXe siècle qu’elle est devenue populaire, en particulier dans le sud de la France.
Avec ses vertus anti-cancer, elle mériterait sans aucun doute de figurer souvent au menu.
Sophie Lacoste
24 Rebelle-Santé N° 208