Page 8 - Rebelle-Santé n° 193 - Extrait "Soigner le cancer autrement"
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MÉDECINE INTÉGRATIVE
Dans le cas du régime cétogène, la nourriture consiste majoritaire- ment en graisses (huiles végétales surtout), en bonnes protéines (œuf, poissons gras, soja/tofu) et en légumes (de préférence crus). Les glucides rapides (céréales) sont à éviter, la consommation de fruits réduite au minimum. Le régime cé- togène demande un changement radical de l'alimentation. Une fois que le corps s'est adapté à cette nouvelle alimentation, le patient sent un bien-être important, une vitalité et une force physique et mentale.
Pour les personnes dont le cancer n'est pas agressif ou avancé, une alimentation moins contraignante est possible, une sorte de régime cétogène « light » : un maximum de substances vitales et une réduc- tion importante des sucres et des glucides rapides. Des bonnes pro- téines (œuf, tofu, légumineuses, poissons gras, champignons ; très peu ou pas de viande) et des bonnes graisses (huiles végétales : huile de colza, olive, lin, chanvre, noix... peu de graisses animales). Pour les glucides : s'orienter à l'index glycémique (éviter les ali- ments avec un index glycémique supérieur à 60). Le gluten et les produits laitiers (caséine) agressent les muqueuses intestinales et sont à réduire. Le taux des aliments crus doit atteindre au moins 30 %, ce qui correspond à un repas 100 % cru par jour. De plus en plus de mes patients se nourrissent presque essentiellement par le cru (solide ou en forme de jus). Je suis convaincu par cette alimentation qui donne au corps un maximum de substances vitales sans risque de carences.
La phytothérapie
Des dizaines de plantes sont dé- crites comme plantes anticancer. Je me concentre ici sur la plante majeure contre le cancer, le curcuma. Plus de 4000 publica- tions existent sur cette plante for- midable. Elle n'est pas seulement anti-cancérigène, mais aussi anti- inflammatoire, anti-diabétique, anti-cholestérol... Une plante indis-
pensable dans une thérapie contre le cancer. Le problème majeur : sa faible biodisponibilité. Il faut donc choisir des produits qui combinent le curcuma avec d'autres produits augmentant sa biodisponibilité. Le dosage de la curcumine (la molé- cule active dans le curcuma) doit être à au moins 3 g par jour. Il fau- drait prendre le curcuma en cure (comme pour les plantes en géné- ral), par exemple une semaine sur trois. Le curcuma montre des effets synergiques avec certaines chimio- thérapies, comme le Taxol® ou Taxotere®.
D’autres plantes anticancer : le thé vert (molécule active : EGCG), l'armoise chinoise (ou son dérivé l'artésunate) et le chardon-Marie (molécule active : la silybine).
La thérapie métaboLique
Une des grandes différences entre les cellules normales et les cel- lules cancéreuses est leur méta- bolisme énergétique. Les cellules non-malignes oxydent le sucre (glucose) dans des compartiments cellulaires spécifiques, les mito- chondries. L'oxydation du sucre dans les mitochondries produit notre carburant, l'ATP, essentiel pour tous les processus du vivant. Les cellules tumorales, pour la plu- part, n'oxydent pas le sucre, elles le fermentent. Un processus sans consommation d'oxygène, ce qui signifie un avantage pour proliférer plus facilement et plus vite. Le ta- lon d'Achille de la fermentation est sa consommation de sucre, qui est 6 fois supérieure à l'oxydation. Les tumeurs ont donc un besoin en sucre bien plus important que les cellules normales. Avec la thérapie métabolique, on essaie d'attaquer ce point faible des tumeurs.
Pour réduire la fermentation du sucre dans les cellules malignes et pour les « convaincre » de l'oxyder à nouveau, les remèdes suivants sont utilisés (tous en même temps) :
u Baisser la glycémie avec un anti-diabétique oral, la metformine (500 mg 1-2 comprimés par jour).
u Faire redémarrer l'oxydation par l'acide alpha lipoïque (2 x 600 mg) et par l'hydroxycitrate (800 mg par jour). L'idéal est l'ap- plication de l'acide alpha lipoïque par perfusions (Thiogamma®), 600 mg, 3 fois par semaine.
u Inhiber la fermentation par une petite molécule méconnue, la di-chloroacétate (DCA). Une molécule déjà utilisée en cas de dysfonctionnement des mito- chondries (déficience de la PDC - complexe de la pyruvate déshydrogénase). Le dosage de la DCAestde20mgparkgdepoids corporel par jour, pour une cure de 6 semaines. La DCA peut être commandée dans des pharmacies allemandes.
u Le régime cétogène pour ré- duire l'apport en glucides par l'ali- mentation au strict minimum.
Le gui – un paraSite utiLe
Une étude en 2007 a démontré les effets bénéfiques des injections de gui contre le cancer colorectal (Stumpf C. et al.) : les personnes qui se sont injectées du gui pen- dant au moins 2 ans après l'opéra- tion ont un taux de survie à 5 ans de 43 % comparé à 27 % pour les personnes sans la thérapie par le gui. Quelle chimiothérapie peut prétendre à de pareils résultats ? Le gui est la thérapie complémentaire contre le cancer la plus utilisée en Allemagne et en Suisse, mais reste méconnue en France. Pourtant, ses bénéfices thérapeutiques sont prouvés et bien documentés dans la littérature médicale. Les proprié- tés prouvées du gui sont :
1. Stimulation du système immu- nitaire 2. Une meilleure qualité de vie pendant la chimiothérapie (moins d'effets secondaires) 3.Uneactionanti-tumoraledirecte 4. Une aide précieuse contre la fa- tigue chronique, problème majeur des malades du cancer.
En France, les injections sous- cutanées sont autorisées, de plus en plus de médecins les prescrivent. Les extraits de gui sont importés
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