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EXAMENS
POUR EN SAVOIR PLUS
SUR LE QI
Enfant anxieux, hyperémotif ou en échec scolaire... il n’en faut pas beaucoup plus pour décider d’évaluer son quotient intellectuel (QI). Mais que vaut ce test chez l’enfant et chez l’adulte ? Tour d’horizon du QI en dix questions-réponses.
1. À QUOI CORRESPOND LE QI ? Le quotient intellectuel, ou QI, est un test pratiqué par un psychologue et destiné à évaluer l’efficience intel- lectuelle. On s’en sert pour évaluer la précocité de l’enfant ou l’intelligence de l’adulte. Il sert à comparer ses capacités par rapport à une population de réfé-
rence.
2. UN QI ÉLEVÉ OU BAS EST-IL SYSTÉMATIQUEMENT ASSOCIÉ À UNE INTELLIGENCE ÉLEVÉE OU BASSE ? Pas nécessairement. En effet, il existe plusieurs formes d’intel- ligence : spatiale, temporelle, logique, mathématique, pratique, de compréhension verbale, de mémoire, de raisonnement... qui peuvent toutes être sollicitées de façon variable selon le type de test choisi. En d’autres termes, cer- tains sont plutôt bons en chiffres et mauvais en lettres, d’autres sont extrêmement performants devant une carte géographique ou un plan industriel, et d’autres enfin le sont dès lors qu’il s’agit de jouer à des
jeux de société.
3. QUEL EST LE PROFIL DE L’ENFANT À QI ÉLEVÉ ? Il n’existe pas de profil type. Pour autant, il s’agit plutôt d’enfants qui, bébés, ont un regard intense, puis marchent avant 12 mois, parlent avant deux ans et veulent lire avant six ans. Ils sont distraits, touche-à- tout, curieux, avides de connais- sance et doués d’une mémoire
étonnante.
4. LES ENFANTS À QI ÉLEVÉS SONT-ILS BRILLANTS À L’ÉCOLE ? Non, pas toujours. Paradoxale- ment, ces enfants sont même en échec scolaire dans un tiers des cas. Inversement, un enfant brillant à l’école peut avoir un QI dans la
moyenne.
5. EN QUOI CONSISTE LE TEST ET OÙ LE PASSER ? Le QI comporte une série de questions adaptées à l’âge, sur un temps limité, qui permettent de tester l’aptitude du candidat à comprendre, raisonner et résoudre rapidement des petits problèmes logiques. Il n’existe pas un seul test de référence, mais de nombreuses versions de tests explorant divers aspects de l’intelligence et ce, à
des âges variés.
6. EST-CE FIABLE ?
Oui et non. Mal répondre peut correspondre à une mauvaise compréhension des questions (pro- blème de langue, de vocabulaire, de culture...) et non à un déficit de l’intelligence. Le QI se modi- fie avec l’âge et sa mesure à l’âge adulte n’est plus réellement indica- tive.
7. PEUT-ON L’AMÉLIORER ? Oui. En s’entraînant – il existe beaucoup de tests sur Internet et de nombreux livres y sont consacrés –, on peut faire augmenter sa réussite. Au contraire, certaines circonstances peuvent altérer le résul- tat, comme un mauvais sommeil, le stress ou
l’appartenance à un milieu social défavorisé.
8. QUEL EST LE RÉSULTAT NORMAL ? Il n’y a pas de « résultat normal ». La moyenne des résultats obtenus au test est de 100. 50 à 60 % de la population se situe entre 90 et 100. L’intelligence est dite supérieure entre 100 et 130. 3 % de la popu- lation se situe en dessous de 70.
3 % ont un QI supérieur à 130.
9. À PARTIR DE QUAND EST-ON CONSIDÉRÉ COMME SURDOUÉ ? On n’utilise plus le terme de sur- doué mais celui d’enfant intellec- tuellement précoce (EIP) ou de su- jet à haut potentiel. En pratique, il s’agit d’un QI situé au-delà de 130.
10. LES SUJETS À HAUT POTENTIEL SONT-ILS RARES ? Oui... et non ! On estime à 2,3 %, la fréquence des EIP pami les en- fants scolarisés, soit 1 à 2 enfants par classe. Sur l’ensemble de la population française, les sujets à haut potentiel seraient 1,5 million.
Dr Daniel Gloaguen
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Dr Daniel Gloaguen