Page 37 - Rebelle-Santé n° 225
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  LE BAC À SABLE
UN BOUILLON DE CULTURE
Ludique pour les enfants et (faussement) rassurant pour les parents, le bac à sable est un véritable bouillon de culture ! Tour d’horizon des risques encourus par les enfants et des précautions à prendre après le confinement évidemment !
URGENCES
Dr Daniel Gloaguen
                     Du sable, un seau et une pelle... il n’en faut pas beaucoup pour captiver
un enfant et rassurer les parents qui peuvent souffler un peu ! Pourtant, rien de tel qu’un banal bac à sable pour exposer l’enfant à une conta- mination microbienne par passage cutané, muqueux (conjonctivite) ou digestif (gastro-entérite), a for- tiori lorsqu’il est public et non pro- tégé par des barrières.
PROPRETÉ
En cause, l’absence de propreté (mégots, feuillage en décompo- sition, déjections de chiens, de chats, d’oiseaux... ou d’enfants) mais aussi l’absence de nettoyage, sachant que les bords des bacs à sable destinés à retenir le sable retiennent également les eaux plu- viales de rinçage et laissent donc les agents microbiens dans un milieu humide propice à leur dé- veloppement, la pulvérisation de produits désinfectants constituant alors un autre sujet d’inquiétude.
TOXOCAROSE...
Cette maladie parasitaire (Toxocara canis) correspond à l’ingestion de larves issues d’œufs excrétés dans les selles des chiens et des chats. Des œufs qui résistent à la plupart des produits de désinfection utili- sés. D’où l’intérêt du déparasitage systématique des chiots et des fe- melles en début de gestation. Chez l’enfant, la toxocarose peut passer inaperçue ou se manifester par une fièvre, des nausées, des vomisse- ments, des douleurs abdominales, une diarrhée, une toux, des dif- ficultés respiratoires, une érup- tion cutanée, des douleurs articu- laires, une fatigue chronique, un
amaigrissement et parfois par une atteinte oculaire (inflammation, strabisme) ou neurologique (fièvre, maux de tête, épilepsie).
... ET TOXOPLASMOSE
Maladie liée à un parasite (Toxo- plasma gondii), la toxoplasmose s’attrape par l’ingestion des œufs de parasites contenus dans les déjections de chats. Généralement bénigne chez l’enfant (mais grave chez la femme enceinte), la mala- die peut également passer inaper- çue ou alors se manifester par une angine, des ganglions, des dou- leurs musculaires ou encore des maux de tête avec fatigue et fièvre.
PRÉVENTION
Éviter les bacs à sable non entrete- nus (non ratissés quotidiennement), non ou mal protégés (barrières de petite hauteur) constitue la meil- leure des préventions. Attention toutefois aux déjections enterrées (chats) et aux bacs à sable situés à l’ombre car l’ensoleillement limite les risques infectieux. Lavez abon- damment les mains de votre enfant à l’eau ainsi que les jouets utilisés. Plus facile à dire qu’à faire, éloi- gnez son doudou ou sa tétine le
temps du jeu. Reste enfin le plus dur : lui expliquer qu’il ne doit ja- mais manger du sable ou porter ses mains à sa bouche !
Dr Daniel Gloaguen
                             BON À SAVOIR
• D’après une étude, entre 6 à
9 % des enfants en âge scolaire auraient été confrontés à la toxocarose.
• La sécurité des bacs à sable publics obéit au décret
n° 96-1136 du 18 décembre 1996.
• Les bacs à sable sont interdits aux animaux domestiques, même tenus en laisse.
• Certaines larves peuvent rester contaminantes pendant 1 à
2 ans.
• Attention aux bacs à sable privatifs couverts (couvercle, planche, bâche...), car l’absence de circulation d’air et d’exposition au soleil favorise l’humidité et le développement des larves.
• Gare aux déjections
« d’importation » sous les chaussures.
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